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Le fédéral se portera mieux que les provinces

OTTAWA – Les mesures en matière de réduction de coûts adoptées par Ottawa permettront au gouvernement fédéral de bénéficier d’une situation économique favorable à long terme, mais il en ira tout autrement pour les provinces et les municipalités, selon le directeur parlementaire du budget, Kevin Page.

Les plus récentes projections à long terme sur les finances du gouvernement de l’équipe de M. Page portent à croire qu’Ottawa a peu à craindre des pertes de revenus et de l’augmentation des coûts liés au vieillissement de la population.

M. Page juge que les régimes de retraite du Canada et du Québec sont sains sur le plan financier.

Mais le rapport publié jeudi par le Bureau du directeur parlementaire du budget laisse entendre que les provinces et les municipalités accumuleront tant de dettes au cours des 70 prochaines années qu’elles pourraient finir par ressembler à l’Italie et à la Grèce si rien ne change.

Le manque à gagner dans les finances des provinces et des municipalités a été évalué à 36 milliards $ ou deux pour cent du produit intérieur brut (PIB). Et d’ici 2086, leur dette atteindrait 350 pour cent du PIB, selon le document. Pendant ce temps, Ottawa serait en excédent structurel.

M. Page prévient qu’il s’agit là d’un scénario hypothétique et non d’une prévision comme tel. Il croit cependant que les gouvernements doivent être conscients de la trajectoire financière qu’ils empruntent afin de s’assurer d’adopter les politiques qui s’imposent.

«Nous ne disons pas dans le rapport que les provinces doivent paniquer et commencer à prendre des mesures immédiatement», a nuancé Kevin Page en entrevue.

Selon le directeur parlementaire du budget, les revenus gouvernementaux devraient poursuivre leur chute tandis que les dépenses en soins de santé ou en régime de retraite gouvernemental, entre autres, continueront de grimper.

Mais le fardeau de la majorité de ces dépenses supplémentaires revient aux provinces et aux territoires, et non au gouvernement fédéral, a-t-il spécifié.

Selon Kevin Page, le gouvernement fédéral s’est assuré de se positionner de façon viable sur le plan financier en réduisant les transferts fédéraux en matière de santé, en coupant dans les dépenses directes de certains programmes et en faisant passer l’âge de l’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 65 à 67 ans.

Il est toujours temps de s’ajuster, a-t-il toutefois précisé, puisque les impacts du vieillissement et de nouvelles politiques prendront un certain temps avant de se faire ressentir.

Par exemple, d’après les évaluations actuelles, Kevin Page dit s’attendre à ce que la dette globale du secteur public en pourcentage du produit intérieur brut chute à 31,9 pour cent au cours des 20 prochaines années, une diminution importante par rapport au 53,5 pour cent actuellement enregistré.

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