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Décès de la patineuse canadienne Barbara-Ann Scott

Barbara-Ann Scott, la seule Canadienne à avoir remporté une médaille d’or en patinage artistique aux Jeux olympiques, un exploit réalisé en 1948, est décédée dimanche, à l’âge de 84 ans. La cause du décès est inconnue.

L’enfant chérie du pays, Barbara-Ann Scott a été un modèle pour les jeunes Canadiennes à la fin des années 40 et au début des années 50. Elle a mérité cette admiration en raison de sa beauté et de sa grâce, sur la glace et à l’extérieur des patinoires.

Elle a ébloui le monde entier.

La poupée Barbara-Ann Scott, créée après son triomphe aux Jeux de Saint-Moritz, en Suisse, est demeurée un cadeau prisé par ses admirateurs et les collectionneurs. Scott a été présidente d’honneur des Championnats du monde de 2006, à Calgary, et ses autographes étaient les plus recherchés des amateurs durant sa visite.

Scott a remporté le trophée Lou Marsh, remis à l’athlète par excellence au Canada, en 1945, 1947 et 1948. Elle a été intronisée au Temple de la renommée du sport canadien en 1955, et au Temple de la renommée du patinage artisitique canadien en 1991. Elle a été nommée officière de l’Ordre du Canada en 1991, a été élue au Temple de la renommée international du sport féminin en 1997 et immortalisée sur l’Allée des étoiles du Canada en 1998.

En 2009, elle a transporté la flamme olympique, en route vers Vancouver, à la Chambre des communes à Ottawa.

Née en 1928 à Ottawa, elle a commencé le patinage artistique à l’âge de 7 ans au Club Minto. Elle n’était âgée que de 12 ans lorsqu’elle a gagné le Championnat national junior. En 1942, à l’âge de 13 ans, elle est devenue la première femme à compléter un double lutz en compétition.

Entraînée par Otto Gold et Sheldon Galbraith, elle a été couronnée championne nationale senior à l’âge de 15 ans, un titre qu’elle gagnera trois autres fois. Elle remportait également des championnats nord-américains, et dès l’âge de 17 ans, elle se faisait photographier par le réputé Yousuf Karsh.

Des amis d’Ottawa ont amassé suffisamment d’argent pour permettre à Scott, sa mère et son entraîneur de se rendre aux Championnats d’Europe à Davos, en Suisse, et aux Championnats du monde, à Stockholm, en Suède. Elle a remporté les deux compétitions.

À son retour à Ottawa, les enfants ont eu droit à un congé d’école et faisaient partie d’une foule de quelque 70 000 personnes venues acclamer la jeune patineuse, qui saluait ses admirateurs d’une voiture décapotable. On lui a remis les clés de la ville et une nouvelle voiture décapotable jaune. Elle a cependant dû retourner le véhicule lorsque le président-élu du Comité international olympique, l’Américain Avery Brundage, l’a avertie qu’elle ne pourrait participer aux Jeux si elle conservait le cadeau.

Scott a de nouveau gagné le titre européen en 1948, à Prague. Les règles ont ensuite été changées pour ne permettre qu’aux patineurs européens de prendre part à la compétition.

C’est à Saint-Moritz, le 31 janvier 1948, qu’elle a inscrit le plus grand triomphe de sa carrière — le tout, dans des circonstances difficiles. La glace sur la patinoire en plein air avait été grugée par des joueurs de hockey et le mercure oscillait autour du point de congélation lorsque les préposés ont retiré les bandes servant aux matchs de hockey et décidé de passer la resurfaceuse. Une glace molle a accuelli les patineuses après le lever du soleil.

En raison du piètre état de la glace, Scott a modifié son programme. Elle a complété un double boucle au lieu de trois au début de sa routine et conclu sa prestation avec trois double Salchow au lieu des doubles boucles prévus à l’origine. Ses yeux bleus rayonnants, elle est sortie victorieuse.

«Lorsque vous patinez à l’extérieur et que vous affrontez les éléments, vous êtes portés à ne pas vous attarder aux petits détails», avait-elle déclaré à l’époque.

Elle s’est ensuite rendue à Davos où elle a mérité un autre championnat du monde. À l’âge de 19 ans, elle avait gagné les titres européens, mondiaux et olympiques dans un intervalle de seulement six semaines. À son retour à la maison, elle a été accueillie en héroïne et finalement reçu sa décapotable, munie d’une plaque d’immatriculation identifiée 48-VI, pour rappeler son triomphe aux 6e Jeux olympiques d’hiver.

Elle a abandonné la compétition pour participer à des revues de patinage artistique lors des cinq années suivantes, remplaçant la Norvégienne Sonja Henie à titre de vedette principale de la Hollywood Ice Revue. Son contrat stipulait qu’elle devait remettre une partie de ses revenus aux enfants handicapés.

Elle s’est lassée de vivre entre les valises et a tout abandonné à l’âge de 25 ans pour épouser, en 1955, Thomas Van Dyke King, le relationniste de sa revue de patinage artistique. Le couple s’est établi à Chicago.

Une aréna a été nommée en son honneur à Ottawa.

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