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Échange cordial entre les chefs devant les jeunes

Bulletin de vote
Un bulletin de vote. Photo: Archives Métro
Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les quatre chefs des partis représentés à l’Assemblée nationale ont débattu de façon conviviale, vendredi soir, à Montréal, devant des centaines de jeunes qui étaient intéressés à entendre leurs idées à quelques jours du déclenchement de la campagne électorale.

La table ronde organisée par l’Institut du Nouveau Monde (INM) et le journal «Le Devoir» n’avait rien d’un débat. Les politiciens ne pouvaient pas échanger entre eux, mais ils étaient beaucoup plus sympathiques les uns envers les autres. Ils se tutoyaient, riaient ensemble et se tapotaient l’épaule.

«Je suis content que ça se soit fait de façon positive, dans la bonne humeur; il n’y a pas eu de débordements. On souhaite que la campagne électorale qui s’amorce se fasse un peu dans le même ton», a déclaré le premier ministre et chef libéral, Philippe Couillard, après l’événement.

«On souhaite donc une campagne d’idée comme ça s’est passé ce soir. Des idées, les partis, on est là pour ça, c’est ça qu’on met de l’avant, ce n’est pas les défauts des uns et des autres», a ajouté la porte-parole de Québec solidaire Manon Massé.

Interrogé à savoir si ces échanges polis allaient perdurer pendant la campagne, le chef péquiste Jean-François Lisée a dit qu’il n’hésiterait pas à discréditer les idées de ses adversaires pendant la campagne.

«Je pense que les propositions de certains de mes adversaires sont néfastes pour le Québec, je vais le dire de façon courtoise, mais on ne va pas faire semblant», a-t-il expliqué.

Débat sur la langue

Même s’ils n’ont pas pu débattre ensemble sur la question, les chefs étaient clairement divisés sur la question de la langue, soulevée par un des jeunes. Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) François Legault s’est fait huer dans la salle lorsqu’il parlait de son idée d’imposer un test de français aux nouveaux arrivants, trois ans après leur arrivée au Québec.

«Si on est sérieux de protéger le français, il faut exiger que tous les nouveaux arrivants parlent français», a-t-il martelé.

En point de presse après l’événement, les trois adversaires de M. Legault ont dénoncé son idée.

«Ça ne tient pas la route, et ce n’est pas à la hauteur de ce que le peuple québécois a toujours fait, c’est-à-dire d’accueillir les immigrants, et de les intégrer», a déploré la porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé.

«Quand François Legault dit qu’il va demander à 40 000 personnes de venir au Québec par année, et qu’il va leur dire: « Vous savez, peut-être que dans trois ans, je vais demander à Ottawa de vous déporter », ça n’a pas de sens», a renchéri M. Lisée.

Le principal intéressé a reconnu que son idée pouvait ne pas plaire à tout le monde.

«Moi, je pense qu’il faut être réaliste. Le français sera toujours vulnérable en Amérique du Nord, on ne peut pas se permettre comme l’année dernière que 59 pour cent des 50 000 immigrants ne parlent pas français. Si on laisse entrer autant de gens qui ne parlent pas français, ça devient une question de temps pour que le français disparaisse à Montréal entre autres», a-t-il plaidé.

Divers sujets abordés

Au-delà de la langue, les chefs de partis ont été interrogés sur une variété de sujets par des jeunes de 18 à 35 ans qui avaient soumis des questions préalablement.

François Legault s’est fait questionner sur la dette — et a complimenté les libéraux pour avoir contribué à diminuer le fardeau de la dette — Manon Massé a parlé du bonheur, Jean-François Lisée a discuté de cryptomonnaie et Philippe Couillard a été interrogé sur la santé mentale des étudiants. Ils ont également échangé sur le système de santé, sur le fonds des générations et sur le mode de scrutin.

Sur ce dernier sujet, M. Couillard avait les trois partis unis contre lui qui réclament un nouveau mode de scrutin. Le premier ministre n’a pas changé d’idée.

«Vous savez, les gens de région qui écoutent ça, là, comme nous, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Abitibi, en Mauricie, sur la Côte-Nord, on ne veut pas encore perdre de circonscription. Chaque fois qu’il y a une réforme électorale, ou une proposition de modèle électoral, ce sont les régions qui écopent. Alors pour nous ça vaut beaucoup le nombre de circonscriptions», a-t-il expliqué.

Pour la première fois de l’histoire du Québec, les jeunes formeront le tiers de l’électorat au scrutin provincial qui se déroulera le 1er octobre prochain.

Tour à tour, les chefs de parti ont souligné comment il était important que les jeunes se déplacent pour aller voter cette fois-ci. Traditionnellement, les jeunes sont moins nombreux à se rendre aux urnes.

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