Plus de travailleurs souffrent de la faim

La proportion de travailleurs ayant besoin de l’aide alimentaire pour se nourrir chaque mois continue d’augmenter, révèle un rapport de Moisson Montréal publié aujourd’hui.

«Depuis la récession de 2008, il y a de plus en plus de salariés qui utilisent nos services», déclare Dany Michaud, directeur général de Moisson Montréal, la plus importante banque alimentaire au pays, qui redistribue des vivres à 215 œuvres de charité sur le territoire montréalais.

Dans son bilan annuel, l’organisme dépeint un portrait des utilisateurs des banques alimentaires, dont le nombre de certain est en hausse. On note entre autres les gens ayant recours à l’aide sociale, les travailleurs ainsi que les étudiants.

«La majorité des travailleurs voient leur budget étouffé par la stagnation des revenus et l’augmentation du coût de la vie, certains ne réussissent plus à joindre les deux bouts», estime M. Michaud, qui précise que 3 337 ménages montréalais ont visité pour la première fois une banque alimentaire cette année.

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Des études sur le taux d’utilisation des banques alimentaires ont aussi été réalisées au niveau provincial et national. Les trois documents permettent de constater que les personnes âgées sont nombreuses à demander de l’aide. Au Québec et au Canada, elles comptent pour 7% des bénéficiaires.

«La pauvreté de ce groupe est clairement liée à la faiblesse des rentes», fait valoir Céline Bellot, professeure à l’École de service social de l’Université de Montréal. Ces individus sont en quelque sorte «captifs» des banques alimentaires, croit-elle, «ils y resteront jusqu’à ce que leurs rentes soient réindexés ou… jusqu’à la fin de leur vie».

Si aucune mesure n’est prise pour indexer les rentes, augmenter les revenus ou rendre les loyers plus abordables, encore plus de travailleurs et de personnes âgées deviendront dépendants des services d’aide alimentaire, conclut Mme Bellot.

Au total
Moisson Montréal évalue que 135 347 personnes ont fait appel à une certaine forme d’aide alimentaire d’urgence en 2013. Au Québec, ce nombre s’élève à 1 562 737.