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Les profs aussi sont victimes d’intimidation

Photo: Yves Provencher

Insatisfaite des actions du gouvernement en matière de lutte contre l’intimidation, un syndicat d’enseignants a créé un registre des cas de violence à leur endroit.

Malgré un plan d’action gouvernemental en 2008 et un projet de loi déposé en février dernier, la Fédération autonome des enseignants (FAE) constate peu de changements sur le terrain. Le gouvernement échoue lamentablement lorsque vient le temps d’assurer le suivi et le bilan des actions, selon Pierre St-Germain, président de la FAE. «Quand il n’y a pas de suivi, aucune pression n’est faite sur le milieu, a-t-il ajouté. On constate que les directions d’établissement et les commissions scolaires se ferment les yeux».

La fédération a donc annoncé mercredi qu’elle mettra à la disposition des enseignants affiliés à la FAE des formulaires de déclaration d’actes de violence. L’enseignant pourra y inscrire le type de violence dont il a été victime, mais également les mesures mises en place.

Ces données seront transmises au syndicat qui pourra ensuite les ajouter à un registre centralisé. Ce registre ne contiendra pas les noms des auteurs des agressions, mais les informations sur la nature et la fréquence des agressions. «Cet outil nous permettra de faire un portrait de la situation et quand on connait bien l’état de la situation, c’est plus facile d’agir et de trouver des solutions adéquates», a précisé M. St-Germain.

Ce registre vise aussi à mettre davantage de pression sur les établissements et les commissions scolaires. Car si différents formulaires existent déjà dans plusieurs écoles, le suivi ne serait pas systématique, selon M. St-Germain. «À partir du moment où cet outil est entre les mains des syndicats, on pense que les établissements devront agir et mieux soutenir leurs enseignants», a-t-il souligné

La Commission scolaire de Montréal (CSDM) dit toutefois avoir déjà en main des outils efficaces de suivi. «Des rapports d’actes de violence sont fait chaque fois qu’un geste est posé et les ressources humaines en font la compilation, a indiqué le porte-parole de la CSDM, Alain Perron.

La Fédération des commissions scolaire du Québec (FCSQ) appelle également à la prudence. «Il ne faudrait pas en venir à créer des palmarès», a affirmé sa présidente, Josée Bouchard qui croit que la clé du succès réside dans la prévention.

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