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Manifestation devant des actionnaires

Pierre Saint-Arnaud - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Le conflit étudiant a de nouveau débordé dans les rues de Montréal et les environs, mardi.

Le tout a commencé vers 8h00 lorsque des étudiants ont tenté de bloquer le pont Jacques-Cartier, manoeuvre qui a réussi mais seulement durant quelques minutes, les policiers intervenant très rapidement pour mettre fin au blocus.

L’opération a donné lieu à 19 arrestations, dont la fille du député Amir Khadir de Québec solidaire. Yalda Machouf-Khadir avait également été arrêtée lors du blocus du pont Champlain le 20 mars dernier.

Par la suite, quelques dizaines de manifestants se sont massés devant l’une des entrées de l’Hôtel Intercontinental, au centre-ville de Montréal, mardi matin afin de faire connaître leur mécontentement à des actionnaires du conglomérat Power Corporation, réunis à l’intérieur.

Le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a fait appel à la cavalerie et à des policiers à vélo en plus des forces régulières pour les disperser.

Les manifestants ont ensuite pris la rue et tenté de bloquer des artères, notamment la rue Notre-Dame et l’autoroute 720, sans succès. Ils ont alors convergé vers l’hôtel de ville de Montréal et la manifestation a été déclarée illégale après que des manifestants s’en soient pris à un passant qui exprimait son désaccord avec leur démarche. Deux individus ont été interpellés en marge de cette manifestation.

Pendant ce temps, l’escouade antiémeute de la Sûreté du Québec (SQ) a été appelée en renfort sur le terrain du Collège Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, dans les Laurentides, où une centaine de manifestants empêchaient les étudiants de se rendre à leurs cours.

Les manifestants, dont un grand nombre avaient le visage camouflé, avaient entrepris tôt en matinée de bloquer les entrées du collège. Cinq hommes ont été arrêtés, soit trois étudiants du collège âgés de 17, 20 et 22 ans, et un autre individu de 22 ans qui n’est pas étudiant à l’institution. Le cinquième homme est un professeur du cégep Maisonneuve âgé de 41 ans. Les cinq font face à des accusations de méfait et d’entrave au travail des policiers alors que les quatre plus jeunes font aussi face à des accusation de voies de fait. Aucun n’a d’antécédent et ils ont été libérés en attendant la suite des procédures en juillet.

En vertu d’une injonction obtenue par 53 étudiants, la direction du Collège Lionel-Groulx était tenue de dispenser à ceux-ci leurs cours, mais devant ces événements, elle a décidé d’en annuler la tenue pour une deuxième journée d’affilée. La directrice générale de l’établissement, Monique Laurin, a qualifié la situation d’«épouvantable», reprochant au gouvernement Charest d’avoir «largué» les directions d’établissement en marge du conflit.

Un peu plus tard, la direction devait annoncer la fermeture de l’établissement pour les journées de mercredi et jeudi, les professeurs s’estimant trop ébranlés pour tenter une reprise.

«On vient de démontrer à toute la face du Québec que de forcer des entrées de cours de cette façon, par injonction, ce n’est vraiment pas la bonne façon de faire parce qu’on n’est pas en mesure de garantir la qualité de l’enseignement et, surtout, que tout puisse se faire dans un climat serein», a indiqué le directeur des communications de l’établissement, Yvan Marcotte.

Le collège tentera de rouvrir ses portes vendredi, alors qu’une deuxième injonction obtenue celle-là par 241 autres étudiants entrera en vigueur.

Par ailleurs, un autobus qui se dirigeait apparemment vers la manifestation devant le Collège Lionel-Groulx a été intercepté par les policiers qui ont emmené ses occupants au poste autoroutier de Laval afin que leurs intentions et leur identité soient examinées.

Pendant ce temps, au Collège Rosemont, à Montréal, un nouveau protocole d’entente a été signé entre la direction et l’association étudiante. Il entrera en vigueur mercredi, la journée de mardi ayant été consacrée à une reprise graduelle des activités.

Au Collège Édouard-Montpetit, à Longueuil, des injonctions ont là aussi ordonné une reprise des cours, mais ceux-ci n’avaient toujours pas repris mardi dans cette institution où les étudiants ont voté en faveur de la poursuite de la grève.

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