Projet de loi 20 : crainte d’un exode des jeunes médecins
L’association qui représente les 3700 étudiants en médecine du Québec s’inquiète entre autres d’un possible exode des médecins de famille vers d’autres provinces canadiennes à cause du projet de loi 20.
Les quatre facultés de médecine du Québec – des Universités de Montréal (UdeM), Laval (UL), McGill et de Sherbrooke – débraieront d’ailleurs aujourd’hui de concert pour la première fois de leur histoire. Une manifestation est prévue devant l’Assemblée nationale contre ce projet de loi.
Selon le président de la Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ), Serge Keverian, le projet de loi 20 pourrait décourager les étudiants en médecine de pratiquer la médecine de famille au Québec.
C’est que le projet de loi imposerait aux jeunes médecins de famille de suivre 1512 patients et pénaliserait ceux qui ne s’acquitteraient pas de ces quotas.
«À l’Université Laval, le nombre de personnes qui ont quitté la province pour [faire leur résidence en] médecine familiale a doublé comparé à l’année passée, affirme M. Keverian, qui explique que ce nombre est passé de 6 à 12. Ce phénomène d’exode, c’est une des craintes qu’on a.»
«On met beaucoup de pression sur les médecins de famille, comme s’ils avaient fait quelque chose de mal au cours des dernières années. On doit améliorer l’accès aux médecins de famille, mais [le projet de loi 20] n’est pas la bonne manière de les encourager.» – Jean*, qui entamera en juillet sa résidence en médecine familiale au CUSM.
Jean*, qui a récemment obtenu son diplôme de l’Université McGill et qui entamera sa résidence en médecine familiale au Centre de santé de cette université (CUSM) en juillet, est un de ceux que le projet de loi inquiète. «Comment un étudiant en médecine pourrait-il ne pas [considérer quitter la province]?» a-t-il confié à Métro. Je crois qu’il y a peut-être plus d’occasions à l’extérieur du Québec. Personnellement, j’ai essayé de trouver une résidence dans une autre province.»
Il explique que l’imposition de quotas rend la profession moins attirante pour bien des étudiants et que cela aura un impact sur l’accès aux médecins de famille, un point de vue que partage M. Keverian.
*Nom fictif