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Tensions entre Barrette et le DG du CHUM

Photo: Yves Provencher/Métro

QUÉBEC – Le bras de fer se poursuit entre le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, et le directeur général du CHUM en ce qui a trait à la nomination du chef du département de chirurgie de l’hôpital.

Jeudi, le ministre a déclaré que le DG Jacques Turgeon fait fausse route pour sortir le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) de la crise qui le secoue depuis un bon moment.

Un rapport sur cette crise — qui avait notamment relevé des problèmes de gouvernance — avait suggéré de nommer un observateur indépendant et neutre pour s’assurer de la validité de la méthode de nomination du chef de la chirurgie. Son rôle devait être de surveiller la rigueur du processus, pour faire taire les allégations de partisanerie et d’ingérence.

Après que M. Turgeon eut demandé au ministre de nommer cet observateur, M. Barrette a répliqué qu’il voulait autant d’observateurs que de membres du comité de sélection, avec droit de parole et de vote.

Le directeur général a refusé cette façon de faire et la situation est encore dans une impasse.

En raison de ce refus, M. Barrette s’est dit «déçu» de son attitude.

«On me demande de l’aide. Qu’on ne vienne pas critiquer la forme d’aide que je propose», a-t-il ensuite lancé.

Le ministre a d’ailleurs défendu sa proposition devant les journalistes et aussi en Chambre.

«S’il y a une crise de confiance dans un processus, il faut le ramener à la case départ, dans une situation où, pour les gens de l’extérieur, il y ait au moins une impression de neutralité, donc d’égalité, pour qu’à la fin les gens puissent débattre», a-t-il dit.

Pour le ministre, l’égalité des membres aurait été un gage de neutralité.

Et un seul observateur sans droit de parole ne pourrait accomplir son mandat, croit M. Barrette. «Il y a des choses qui ne sont pas toujours visibles», a-t-il dit.

Selon le ministre, M. Turgeon n’a pas pris la bonne décision. Il croit donc que «la perception du public à l’effet que le processus n’est pas équitable va demeurer».

«Il n’a pas compris la loi, ou bien, il a pas compris ce qu’on lui a coulé. Pour moi, c’est n’importe quoi ce qu’il a dit», a dit M. Barrette aux journalistes.

Il se défend d’avoir miné l’autorité du directeur général en tenant pareils propos. L’homme a toujours sa confiance, dit-il, et il a le droit de refuser ses suggestions.

Mais il maintient qu’il revient à M. Turgeon de restaurer la confiance du public envers le processus.

En mars, Jacques Turgeon avait démissionné de ses fonctions, justement en lien avec la nomination du chef de la chirurgie du CHUM, un département qui était supposément miné par des conflits entre médecins. Il reprochait alors au ministre de la Santé d’avoir fait de l’ingérence en tentant de lui imposer le candidat de son choix pour le chef de la chirurgie. M. Turgeon avait toutefois repris son poste dans les jours suivants.

Jeudi, M. Barrette a dit qu’il y a encore «un climat de terreur» au CHUM, que des gens se sentent menacés et qu’ils ont peur de perdre leur emploi.

«Je n’accepterai pas qu’un seul employé perde son emploi», a alors insisté le ministre.

Quant à ce qui sera fait pour sortir le CHUM de ce cul-de-sac et enfin nommer un chef de département, M. Barrette s’est contenté de dire jeudi qu’«on va voir».

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