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Affrontements à la manifestation anticapitaliste à Montréal

Giuseppe Valiante et Étienne Fortin-Gauthier - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – La manifestation pilotée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) a rapidement tourné à l’affrontement avec les forces policières, vendredi soir.

Vers 19 heures, le Service de police de la Ville de Montréal a déclaré la manifestation en cours sur la rue Sainte-Catherine illégale, alors que d’autres groupes de manifestants convergeaient vers le centre-ville.

Les quelques centaines de personnes rassemblées au Square Phillips ont été sommées de mettre fin à leur manifestation par la police quelques instants après avoir pris la rue.

Des irritants chimiques ont été utilisés à différentes intersections du centre-ville par le SPVM, alors que les manifestants se divisaient en plusieurs groupes. Des policiers anti-émeute de la Sûreté du Québec ont été vus en train d’intervenir de pair avec leurs collègues montréalais.

En début de soirée, le porte-parole de la police de Montréal, Laurent Gingras, ne pouvait dire la raison exacte pour laquelle il y avait eu intervention policière de dispersion dès le départ. Sur le compte twitter du SPVM, il a été indiqué que le rassemblement ne respectait pas le règlement P-6. Il faut dire que la CLAC a refusé de collaborer avec les autorités et n’a pas communiqué son itinéraire au Service de police de la Ville de Montréal.

Malgré les tentatives de dispersion des autorités policières, les manifestants ont poursuivi leurs actions et se sont rassemblés à nouveau à l’est de la rue Sainte-Catherine, en marchant à contre-sens de la circulation.

«Des méfaits ont été commis sur des véhicules de police, des véhicules de citoyens et des commerces», a indiqué M. Gingras, alors que la manifestation amorçait sa deuxième heure.

Des interpellations policières ont été menées par différents groupes de policiers dans plusieurs portions du centre-ville. Près de trois heures après le début de la manifestation, le SPVM n’était pas en mesure de fournir un bilan à ce sujet.

Deux de ses agents ont reçu des soins par des ambulanciers pour des blessures au visage. Une policière a dû être transportée à l’hôpital pour être soignée pour des lacérations subies après avoir reçu un projectile, selon Urgences Santé.

De nombreux citoyens et visiteurs du centre-ville ont été indisposés par les gaz irritants et la situation chaotique au centre-ville, en soirée.

Des gaz lacrymogènes ont notamment perturbé les activités de la terrasse du Benelux, un bar populaire de la rue Sherbrooke.

«Avec le vent, les clients ont dû rentrer à la hâte à l’intérieur alors que le gaz les entourait. On avait beaucoup de monde dehors, la terrasse s’est vidée. Plusieurs ont été incommodés, notamment des serveurs», a soutenu Gabrielle Prévost, gérante de cette succursale de la chaîne.

À 21 h 30, Urgences Santé a indiqué que trois citoyens avaient été transportés par ses ambulances.

«Deux citoyens ont été incommodés par les gaz lacrymogènes, un autre a été traité pour un choc nerveux. Pour deux de ces personnes, il est possible qu’il ait pris part à la manifestation, alors que pour l’autre, c’est un citoyen pris par surprise par la manifestation», a soutenu Bob Lamle, porte-parole du service ambulancier.

Vers 23 heures, le SPVM a fait un bilan de cette nouvelle soirée de manifestations. Cinquante-sept personnes ont été interpellées en vertu du règlement P-6, dont deux d’âge mineur.

Vingt-sept arrestations criminelles ont aussi été faites par la police. «Dix-sept personnes ont été arrêtées pour attroupement illégal. Pour les autres, c’est en lien avec des méfaits commis, des agressions armées sur policier ou pour avoir tenter de désarmer un policier», a indiqué Laurent Gingras.

La manifestation nocturne s’inscrit dans le cadre du mouvement contre l’austérité et des manifestations du 1er mai à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs.

«Chaque personne a ses propres motivations, mais elles concernent surtout l’austérité. Dans mon cas, je connais plusieurs personnes qui ont été coupées dans les CÉGEPs et dans des organismes communautaires, il est important de dénoncer cela», a confié un manifestant, qui a préféré taire son nom.

La CLAC avait fait savoir sur son site Internet que l’objectif de la manifestation nocturne était de nuire aux activités commerciales du coeur de Montréal.

«Soyons clair: le but de la manifestation sera de perturber autant que possible les activités commerciales habituelles de ce secteur de la ville. Cette manifestation vise à déranger l’ordre établi, car c’est le but de toute manifestation digne de ce nom», pouvait-on lire en ligne.

Dans la journée, de nombreuses manifestations de petits groupes et des gestes d’éclat se sont tenus à Montréal, à Québec et dans plusieurs régions, dans le calme, voire dans la bonne humeur, les sifflets et les sirènes. D’ailleurs, des dirigeants syndicaux accompagnaient certains groupes de manifestants à Montréal et s’assuraient du déroulement pacifique des marches.

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