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Garderies: nouveau mode de financement

QUÉBEC – Le gouvernement Couillard a réussi à acheter la paix pendant au moins un an avec le réseau des garderies, en déboursant la somme de 60 millions $ in extremis pour atténuer le choc des nouvelles règles de financement, qui surviennent sur fond de compressions budgétaires à répétition.

Mais pour l’essentiel Québec maintient la ligne dure, en imposant des coupes récurrentes de l’ordre de 120 millions $ au réseau des services de garde, qui devront composer avec une nouvelle méthode de calcul de leur subvention.

La nouvelle structure de financement, qui aura un impact sur la gestion des services, a été rendue publique mardi par le ministre de la Famille, Sébastien Proulx, en présence des principaux dirigeants des regroupements de garderies, certains venus à contrecoeur entériner les changements imposés par Québec.

La somme de 60 millions $, à partager entre les Centres de la petite enfance (CPE) et les garderies privées, servira à dorer la pilule, mais en 2016 uniquement.

D’ici 2017, les responsables des garderies devront donc avoir appris à fonctionner avec les nouvelles règles du jeu et la nouvelle façon de calculer leur subvention. Selon les caractéristiques de chaque garderie (nouveau barème revu à la baisse pour les enfants âgés de 4 ans, présence d’enfants handicapés ou provenant de milieux défavorisés), certaines seront plus pénalisées que d’autres.

Chose certaine, au total, la tarte budgétaire à se répartir entre elles aura été amputée de 120 millions $.

Par exemple, pour un CPE d’une soixantaine de places, la subvention passera de 724 270 $ cette année à 691 476 $ l’an prochain, une perte de 4,5 pour cent.

L’État va continuer à verser au réseau dans son ensemble quelque 2,4 milliards $ chaque année. À ce montant, s’ajoute la contribution des parents, évaluée à environ 400 millions $.

«Il fallait soutenir cette transformation-là, il fallait soutenir cette nouvelle formule de financement-là, parce qu’elle était la formule qui était pour amener stabilité et pérennité» au réseau, a fait valoir le ministre Proulx, en point de presse.

M. Proulx a convenu que le réseau des garderies avait fait un effort soutenu sur le plan financier ces dernières années, et il s’est engagé à ne pas imposer de nouvelles compressions au cours des trois prochaines années.

Le but du gouvernement consiste à assurer une meilleure «efficience» dans la gestion des garderies. Par exemple, les garderies devront se doter de logiciels de contrôle de la péremption des aliments et des médicaments, de même que de meilleurs systèmes de comptabilité.

Le président de l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), Louis Senécal, ne paraissait guère enthousiaste au point de presse, anticipant des jours difficiles dès 2017, car il y aura alors «un manque à gagner qu’il va falloir trouver ailleurs, c’est bien évident».

Car dès l’an prochain, l’impact des compressions et des nouvelles règles se fera sentir plus durement, a-t-il dit. «Les règles de financement ayant changé, il y a des montants importants qui seront réduits dans les services directs aux enfants», a-t-il noté, donnant en exemple le nouveau barème adopté pour l’allocation destinée aux enfants de 4 ans, une changement qui risque de faire une différence «importante» dans le budget.

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