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Sursauts radio répétés: McGill dans la course

Vicky Kaspi, the director of the McGill University Space Institute, poses for a photo in Montreal on October 30, 2015. THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz Photo: THE CANADIAN PRESS

MONTRÉAL – Depuis qu’ont été détectés les tout premiers sursauts radio extragalactiques, il y a une dizaine d’années, ils sont demeurés un mystère pour la science.

Ces sursauts radio rapides (SRR) sont des ondes radio d’une durée de moins d’un millième de seconde, en provenance de l’extérieur de la galaxie. Personne ne sait réellement ce qui les émet ni d’où ils viennent, mais de nouvelles recherches effectuées en partie par l’Université McGill ajoutent une pièce au casse-tête, en suggérant la possibilité que le phénomène se répète.

Selon la directrice de l’Institut spatial de McGill, Vicky Kaspi, une découverte de cette importance est très rare en sciences. «C’est l’un de ces très rares moments où l’on peut crier « Eurêka! »», illustre-t-elle.

Un doctorant de l’université, Paul Scholz, a fait la découverte en novembre dernier, durant ce qui devait être un projet d’analyse de données de routine.

En parcourant des données captées par un radiotélescope à Puerto Rico, M. Scholz a remarqué que l’un des signaux captés était particulièrement clair, et qu’il était identique à un autre signal, enregistré précédemment, provenant du même endroit.

«Je suis devenu tout excité quand j’ai vu ça, je savais que c’était un grand pas en avant, une grosse affaire», s’est-il souvenu.

Alors que ses collègues se réunissaient autour de son ordinateur, M. Scolz a trouvé neuf autres répétitions du signal, toutes de la même source.

Cette découverte pourrait grandement contribuer à expliquer ce que sont ces signaux et d’où ils viennent. Cela pourrait avoir un grand impact sur la compréhension humaine de l’univers.

Les scientifiques savent que ces signaux sont communs. Pouvant se produire des milliers de fois par jour, ils traversent d’énormes distances cosmologiques. Leur source est également très puissante.

Mais, puisqu’ils semblent être des événements uniques, explique Mme Kaspi, on croit qu’ils sont causés par des événements «cataclysmiques», comme une explosion ou une collision d’étoiles. Toutefois, de tels événements ne pourraient causer des signaux répétés comme ceux qu’a vus Paul Scholz.

À présent, Vicky Kaspi et ses collègues explorent avec fébrilité les nouvelles possibilités. Les ondes pourraient provenir, par exemple, d’un magnétar, une étoile à neutrons disposant d’un champ magnétique extrêmement intense.

L’astrophysicienne affirme qu’il y a plusieurs théories, dont une étude récemment publiée par la revue Nature qui semble contredire les découvertes de son collègue. Il est aussi possible que les SRR soient créés par plusieurs types de sources.

Étant donné qu’ils traversent de longues distances entre les galaxies, ils pourraient fournir à la science beaucoup d’information sur l’évolution de l’univers.

«Cela nous aidera à comprendre comment les galaxies se sont formées, ce qui se trouve autour des galaxies et ce qui se trouve dans la matière qui les entoure, énumère la chercheuse. Nous pourrions en apprendre beaucoup sur l’univers grâce à ces événements. Mais il nous reste beaucoup de travail à faire.»

Mme Kaspi et M. Scholz espèrent que le puissant télescope CHIME, qui est en construction au Canada, sera en mesure de détecter plusieurs autres de ces impulsions radio et, éventuellement, mènera les scientifiques vers une explication.

D’ici là, ils continuent de fixer le ciel.

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