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La CAQ accuse Charest de fermer les yeux

QUÉBEC – Par l’intermédiaire de trois négociateurs libéraux, le premier ministre Jean Charest a fermé les yeux sur un projet de casino illégal à Kahnawake, a soutenu jeudi la Coalition avenir Québec (CAQ).

La députée caquiste Sylvie Roy a déclaré que le gouvernement a accepté cette situation en échange d’une entente avec les Mohawks sur le tracé de l’autoroute 30.

Mme Roy a souligné que le document indique que «les parties accorderont également une attention immédiate à la détermination des terres adjacentes à l’autoroute 30».

Depuis 2008, John Parisella, Rémi Bujold et Daniel Gagnier ont été chargés des négociations avec la communauté mohawk de Kahnawake.

Tous les trois sont des proches de M. Charest, ce qui, selon Mme Roy, fait en sorte que le premier ministre ne pouvait ignorer que des terrains appartenant au ministère des Transports pourraient servir à l’établissement d’un casino illégal.

«Je pense que le premier ministre ferme les yeux sur le fait que ses proches conseillers, (qui ont reçu) pour près de 1 million $ pour leurs honoraires, (ont négocié) la cession d’un terrain pour faire un casino illégal en échange du tracé de l’autoroute 30», a-t-elle dit lors d’un point de presse.

M. Parisella est un ancien conseiller de M. Charest, tandis que M. Gagnier a été son chef de cabinet. M. Bujold, un ancien chef de cabinet de Robert Bourassa, est un ami de M. Charest, a dit Mme Roy.

En Chambre, jeudi, le ministre des Transports, Pierre Moreau, a déclaré que ces lots excédentaires avaient été mis en disponibilité dans le cadre des discussions menées par le fédéral avec la communauté mohawk, qui a des revendications territoriales.

M. Moreau a rejeté les allégations de Mme Roy, faisant valoir que ces négociateurs ont été embauchés en raison de leurs compétences et non pour des raisons partisanes.

Le ministre a rappelé que son gouvernement a retenu les services des anciens premiers ministres péquistes Pierre Marc Johnson et Lucien Bouchard dans d’autres dossiers.

«Il n’y a pas, à cet égard-là, de partisanerie autre, évidemment, que dans l’esprit de la députée, a-t-il dit. Elle veut créer un environnement qui n’existe pas.»

Un référendum dans la communauté de Kahnawake doit encore confirmer si le projet de casino pourra aller de l’avant, mais Mme Roy a réclamé cette semaine l’intervention du gouvernement afin de le bloquer et de fermer trois autres établissements de jeux illégaux à Kahnawake.

Dans le passé, deux consultations populaires se sont soldées par le rejet de projets de casinos.

Au Québec, il n’y a que Loto-Québec qui peut exploiter un casino.

Le député péquiste Alexandre Cloutier a estimé jeudi que la position du gouvernement est floue concernant le projet de casino.

«Ce que les Québécois veulent savoir, c’est si, oui ou non, vous allez négocier avec les Mohawks pour l’établissement du prochain casino», a-t-il dit.

Le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoff Kelley, a pour sa part déclaré que le gouvernement attend le résultat du référendum.

«La position des Mohawks est basée sur la Loi sur les Indiens, mais le gouvernement du Québec a toujours un monopole qui est géré par Loto-Québec dans la question des casinos et les jeux de hasard dans notre société», a-t-il dit.

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