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Les archivistes, fidèles gardiens du passé

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Photo: Métro

Gestionnaires de l’information, les archivistes composent tous les jours avec l’explosion des données numériques. Gros plan sur les cerbères de notre mémoire collective.

Saviez-vous que Casanova était bibliothécaire? Voilà une raison de plus pour secouer les préjugés autour d’une profession en demande. Certains archivistes ont pour vocation de conserver les vestiges de l’histoire humaine, alors que d’autres sont appelés à servir leur communauté.

Un vaste champ d’études

Les sciences de l’information se déclinent en plusieurs paliers d’études, de la technique à la maîtrise. Cette dernière ne nécessitant pas de baccalauréat, le bassin d’étudiants se révèle hétéroclite.

S’il n’y a pas de domaine prérequis pour s’inscrire, le parcours en littérature ou en histoire est fréquemment emprunté par les aspirants archivistes. La moyenne d’âge des cohortes gravite autour de la trentaine. La formation est ainsi synonyme de retour aux études pour plusieurs. Sans mémoire à rédiger, les universitaires accumulent plutôt les crédits en faisant des stages.

«La moitié des gens qui étudient dans le programme vont devenir bibliothécaires. Le quart, archivistes», estime Sébastien Rioux, candidat à la maîtrise en sciences de l’information à l’Université de Montréal.

L’étudiant se passionne quant à lui pour le volet technologique du domaine. Il désire épauler des spécialistes en technologies de l’information (TI) dans la création et la gestion de données. «Les spécialistes des TI fournissent une coquille vide. Ensuite, le gestionnaire de l’information implante le contenu de manière à faciliter l’accès à l’information», explique-t-il.

Au tournant de la trentaine, Sébastien Rioux a trouvé dans cette carrière un équilibre entre son amour pour les mots et des conditions de travail enviables.

Les risques de la machine

Les diplômés jouissent en effet d’un bon taux de placement à la sortie de l’université. En revanche, certains postes risquent d’être remplacés par l’intelligence artificielle dans les prochaines décennies.

Cette tendance constitue une erreur, selon Sébastien Rioux: «Google et d’autres moteurs de recherche créent l’illusion que nous n’avons plus besoin d’engager de professionnels pour un travail que les machines peuvent faire. Les gestionnaires qui veulent épargner de l’argent prennent donc la direction informatique sans comprendre l’apport humain.»

Un ordinateur peut certes dire le nombre de fois qu’un mot figure dans un livre, mais l’humain, lui, sait départager les termes qui ne correspondent pas au contexte recherché. En guise d’exemple, le mot «café» peut apparaître 23 fois dans un ouvrage, mais seulement 14 fois dans sa définition de lieu de rencontre, et non dans celle de boisson caféinée.

La surabondance d’information représente un défi de taille et nécessitera forcément des archivistes humains. Certains avancent que la survie d’une entreprise dépend de la façon dont elle gère ses données.

«Toutes les opérations dépendent de la manière dont on gère l’information. Le rôle des archivistes, c’est de mettre de l’ordre dans tout ça en créant des plans de classification et de préservation», indique Sébastien Rioux.

«Plusieurs bibliothèques favorisent l’entrepreneuriat et l’innovation. Elles aident la population dans leur recherche d’emploi et rendent la communauté plus vivante.» Sébastien Rioux, candidat à la maîtrise en sciences de l’information de l’UdeM

Un rôle social important

Dans l’avenir, les bibliothèques seront appelées à jouer un rôle social plus important. «On oublie que, dans un nombre grandissant de bibliothèques, les livres ne composent que 10% de la superficie du lieu», soulève le candidat à la maîtrise en sciences de l’information. Elles sont loin de se réduire à des carrefours empoussiérés: en fait, suivant un courant en sociologie, elles constituent le troisième lieu où se retrouver, après la maison et le travail.

Les bases de données font aussi peau neuve, avec des interfaces esthétiques, ludiques et truffées d’infographie.

L’excellence dans l’archivage se traduit par une vision d’avenir aiguisée. À la Cinémathèque québécoise, les archivistes doivent relever le défi de préserver à la fois les œuvres et les appareils qui permettent de les diffuser. Comme le cinéma et la vidéo dépendent de la technologie, des enjeux de pérennité se posent. Les plus méthodiques réussiront à créer un système universel, facile à utiliser pour tous.

Des programmes d’études

  • Technique

Technique de la documentation: Collège de Maisonneuve, Collège François-Xavier-Garneau et Collège Lionel-Groulx

  • Certificats

Certificat en archivistique et certificat en gestion de l’information numérique: UdeM

Certificat en gestion des documents et des archives: UQAM

  • Maîtrise et doctorat

Maîtrise et doctorat en sciences de l’information: UdeM

École des sciences de l’information: Université McGill

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