Jérôme Minière: La vérité… si je mens
Depuis toujours, ce que Jérôme Minière aime le plus, c’est raconter des histoires. «J’aime composer, faire de la musique, mais je ne suis pas champion d’un instrument, je ne suis pas un virtuose. Si j’ai une virtuosité dans la vie, c’est donc sans doute celle de raconter!» C’est d’ailleurs pour cette raison, entre autres, que la campagne de publicité de son dernier album, Le vrai le faux, présentait des capsules plus ou moins autobiographiques à forte saveur fantaisiste.
Dans ces petites capsules, disponibles sur le site internet de Jérôme Minière, on suit l’artiste, qui a engagé une compagnie, La Frime, pour l’aider à devenir plus populaire. Celle-ci lui propose un look revampé, un duo potentiel avec?Stevie Wonder, une façon plus rapide de répondre aux entrevues à la télévision… Et on suit aussi le processus de création de son album.
«Il y a à peu près un an, je naviguais sur l’nternet, et je me suis dit : « Wow! Si ça se trouve, c’est mon dernier disque en plastique », se souvient-il. Plusieurs domaines, dont la musique, sont en pleine transition, on fait la job de cinq personnes il y a 10 ans, on ne sait pas trop où ça s’en va tout ça… Alors, tout le monde cherche plein de trucs pour survivre, je pense entre autres à des groupes comme Misteur Valaire ou Radiohead, qui donnent leurs chansons sur l’internet.»
Jérôme Minière a donc commencé à faire lui-même de la recherche pour trouver des idées originales. «Au bout de trois mois, je me suis vu en train de faire toutes ces recherches et je me suis trouvé ridicule, avoue-t-il. Mais ce qui en émergeait, c’est qu’il faut que l’artiste offre une expérience globale au public. Je me suis donc dit que, ce que je pourrais offrir de plus honnête aux gens, ça serait de partager avec eux mes démarches et le côté dérisoire de tout ça.»
L’artiste considère aussi que ces capsules lui ont permis d’épurer l’album. «Ça m’a permis d’évacuer le côté humoristique que j’aurais sinon eu envie d’inclure sur l’album, explique-t-il. Dans le passé, j’ai souvent été plus étalé, mais j’ai lutté contre cette tendance et je crois que ça donne un résultat plus uniforme, plus ramassé.»
Le vrai le faux est aussi un album plus rythmé que le disque précédent, qui était davantage orchestral, mais tout de même plus pop que ses premiers efforts, qui étaient très axés sur la musique techno. «Je me suis rendu compte que, dans mes albums précédents, je m’étais peut-être rendu inutilement obscur, croit Jérôme Minière. Ici, je voulais être plus accessible, pas dans le sens de vouloir faire la pute, mais plutôt parce que c’est sans doute ma propre timidité qui me faisait me mettre dans des situations d’inaccessibilité. Mais en étant plus accessible, ça permet bien plus d’échanges avec le public, et c’est plus chouette!»
Plusieurs artistes ont participé à la création de Le vrai le faux, Jérôme Minière n’étant pas étranger aux collaborations musicales. «Il y a entre autres Albin de la Simone, que je connais bien; on a déjà joué aux Francos ensemble, entre autres, raconte-t-il. Je lui ai envoyé des MP3 et j’attendais qu’il me dise s’il avait aimé ou pas, et il me les a plutôt renvoyés peu de temps après en ayant déjà ajouté ses instruments aux chansons!»
Dans le cas de Bïa, c’est le décès de Lhasa de Sela qui les a rapprochés. «Nous nous étions retrouvés plusieurs à une cérémonie, et nous nous étions dit que la meilleure façon de continuer à avancer était de faire des projets ensemble, se souvient-il. Bïa et moi avions fait une chanson pour Haïti ensemble, et c’est comme ça que j’ai eu l’idée de faire la pièce Avril avec elle!»
Le vrai le faux
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