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L’amour l’après-midi

Photo: Les films Séville

1er amour, de Guillaume Sylvestre, nous emmène dans les zones troubles de la nature humaine. Un voyage qui n’est pas aussi bucolique qu’il le laisse paraître.

1er amour est un récit d’apprentissage. Celui d’un jeune adolescent, Antoine (Loïc Esteves), qui, au cours de vacances estivales sur une île avec ses parents (Macha Grenon, Benoît Gouin), découvre la complexité des rapports amoureux et familiaux.

«C’est sûr qu’entre le premier et le dernier jour de l’été, il va avoir changé radicalement», explique Loïc Esteves, qu’on a pu voir dans 30 vies.

Cette métamorphose est surtout possible grâce à Anna, une voisine un peu plus âgée que lui. «Elle se cherche, affirme son interprète, Marianne Fortier (Maman est chez le coiffeur). Elle est pognée sur son île, et il manque quelque chose à sa vie.»

Comme chez Bergman, la notion de l’île cimentera les relations entre les individus. Elle s’affiche d’abord dans toute sa splendeur, à l’aide de paysages souvent magnifiques. «Je voulais que ça corresponde à l’esprit de l’univers, qui est romantique et impressionniste, note le réalisateur et scénariste Guillaume Sylvestre, qui s’est tourné vers le long métrage de fiction après quelques documentaires remarqués. Parfois, ça peut ressembler à une toile de Renoir.»

Peu à peu, les nuages prennent le dessus sur le soleil, le vent fait plier les roseaux et les orages débutent, rappelant les fondements de la nature, humaine et sauvage. «Il n’y a pas un amour, une famille ou une amitié où il n’y a pas des arbres qui tombent, philosophe Benoît Gouin. Tout le monde a des nœuds dans ses relations. Il n’y a rien d’idyllique. Il y a des marées hautes et des marées basses. Ça participe au fait de grandir, de mûrir, de vieillir que de comprendre ça. C’est par là qu’Antoine passe. Et nous aussi, les adultes, on en ressort transformés.»

Parce que, sans lever le voile sur les nombreux secrets et mystères qui ponctuent le récit, on peut dire qu’aucun des personnages n’est limpide. Au contraire, il s’agit d’êtres en trois dimensions qui sont ornés de diverses couches d’ombre. «C’est ce qui est intéressant lorsqu’on joue, raconte Macha Grenon, qui avoue avoir été habitée par cette histoire. C’est le côté caché de la lune.»

Des vents contraires
Librement inspiré d’une nouvelle de l’écrivain russe Ivan Tourgueniev et lorgnant autant du côté de Tolstoï et de Stendhal que de celui du Ice Storm d’Ang Lee, 1er amour distille un vent de mélancolie. Celui-ci est palpable chez le père de famille (Benoît Gouin), qui a la possibilité de renouer avec un pan de sa jeunesse en revoyant la mère d’Anna (qui est jouée par Sylvie Boucher), une ancienne amie.

«Cette dimension, je la trouve super intéressante, admet Macha Grenon. Est-ce que des parts de nous qu’on a laissées de côté avec le temps peuvent être ravivées par des rencontres ou des retrouvailles? Est-ce que nos histoires forgent qui on va devenir?»

1er amour
En salle dès le 21 juin

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