Louise Bourgoin, charpentée pour l’amour

Son cœur balance entre deux frères médecins dans Tirez la langue, mademoiselle. Louise Bourgoin, définitivement débarrassée de l’étiquette de Miss Météo, s’est confiée à Métro à l’occasion de la sortie du film d’Axelle Ropert. (Lisez aussi notre entrevue avec Axelle Ropert)

La réalisatrice Axelle Ropert dit avoir cherché une actrice «charpentée» pour jouer l’amoureuse de son film. Vous trouvez que ça vous convient? 

Je suis une exception dans ce milieu ! D’ordinaire, les réalisateurs ne composent pas avec ma grande taille ou mon physique carré. Ils me demandent de mincir et bannissent les talons pour que je ne sois pas plus grande que mon partenaire. Mais Axelle m’a dit de me lâcher, qu’elle me voulait bien en chair. Elle aime les femmes pulpeuses, les actrices des années 1950, les physiques «imposants».

Votre personnage a une autre particularité : son langage très soutenu… 

Presque littéraire, poétique. Les personnages se disent des choses que l’on ne se dit jamais de but en blanc dans la vie. Ce texte très écrit m’effrayait un peu au début, mais j’ai trouvé l’exercice très stimulant car il nous incombait, à Cédric Kahn, Laurent Stocker et moi-même, de faire passer nos répliques le plus naturellement possible.

Comment avez-vous travaillé là-dessus? 

Pour être honnête, c’est la première fois que je ne travaille pas pour un film. J’ai commencé ce tournage trois jours après celui de Nicole Garcia qui m’avait beaucoup marquée et j’étais épuisée. Mais Axelle a été géniale : elle m’a déculpabilisée et j’ai joué à l’instinct, sans me poser de questions, en lâchant enfin prise.

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Puisque vous en parlez, un mot sur Il est parti dimanche de Nicole Garcia?
C’est une histoire d’amour entre deux personnes de condition différente : une fille de forain qui tient une baraque à frites et un aristo joué par Pierre Rochefort, le fils de Nicole. J’ai adoré ce tournage. Nicole a une faculté de création hors du commun, n’hésite pas à remanier son script et fait en sorte que nous nous sentions tous impliqués dans le projet. Tourner avec elle requiert discipline et disponibilité, mais c’est enrichissant et formateur.

Et après?
J’ai tourné Love Punch, un film avec Pierce Brosnan et Emma Thompson, une grosse comédie british à la Monty Python, et je pars bientôt aux États-Unis pour jouer la maîtresse de Garrett Hedlund dans Mojave, un film indépendant avec aussi Oscar Isaac. Je suis plutôt pas mal lotie.

Bientôt une grande carrière américaine?
Il y a encore du boulot. J’ai un agent mais pour l’instant, on ne me court pas après là-bas et les rôles qu’on me propose en France sont plus intéressants. Mais les tournages à l’étranger sont toujours des petites récréations très agréables.

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Tirez la langue, mademoiselle
En salle dès vendredi