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Isabeau: en toute simplicité

Jessica Émond-Ferrat - Métro

Le groupe Isabeau et les chercheurs d’or se produit en toute intimité au Studio-théâtre de la Place des Arts cette semaine, deux fois plutôt qu’une.

Quand on rencontre François Gagnon  et Isabeau Valois, les deux créateurs des chansons d’Isabeau et les chercheurs d’or, on est tout de suite frappé par l’authenticité qui se dégage d’eux. Pas étonnant que les sympathiques musiciens aient jeté leur dévolu sur un style musical d’inspiration country-folk,  empreint de simplicité.

Une participation aux Francouvertes, une nomination à l’ADISQ, un passage remarqué en France et deux prix RIDEAU plus tard, le groupe de Québec Isabeau et les chercheurs d’or a connu un beau succès critique et public depuis le lancement de son album éponyme à l’automne 2010. Alors que les deux musiciens commencent tranquillement à concocter leur prochain opus, ils s’arrêtent à Montréal avec leur compère Simon Pelletier-Gilbert le temps de deux concerts qui, si on se fie à leurs chansons, promettent d’être à la fois enlevants et intimistes. Isabeau Valois et François Gagnon se réjouissent d’ailleurs d’offrir ceux-ci dans une petite salle qui permet une belle proximité avec le public. Entretien avec des musiciens dont on n’a certainement pas fini d’entendre parler.

Il semble y avoir un regain d’intérêt pour la musique country-folk chez les artistes de la relève depuis quelques années… Comment l’expliquez-vous?

Isabeau : Nous, ça fait longtemps qu’on fait ça, on avait déjà commencé avec notre groupe précédent. François : On n’a pas changé notre manière de faire, mais on a peut-être plus confiance qu’avant en nos compositions et en notre style. On tente d’avoir le plus d’ambiance possible, d’aller chercher des trucs plus pop tout en gardant l’enveloppe. On ne fait pas vraiment de concessions pour passer à la radio. Les groupes qu’on admire, Leloup, Les Colocs, Beau Dommage, ils ont traversé le temps parce
qu’ils avaient leur son à eux.

Isabeau : Je crois que le regain d’intérêt est peut-être dû à une volonté de revenir aux choses simples… Cela dit, on a vraiment plusieurs influences, pas seulement le country.
François : Aujourd’hui, il y a plusieurs couleurs dans la musique pop, c’est extrêmement diversifié. Et la musique country a toujours été présente, c’est juste qu’elle revient au sommet de temps en temps. Si on sort des grands centres comme Montréal, la musique la plus écoutée, c’est celle-là. C’est ce qui explique le succès des groupes qui font des chansons acoustiques, comme Kaïn… On ne fait pas partie de cette mouvance-là, mais la musique rurale, ça rejoint beaucoup les gens.

Vous avez été très influencés par la musique américaine, vous reprenez d’ailleurs en français des pièces d’Hank Williams, de Lou Reed… Pourquoi en français?

Isabeau : On a commencé comme ça, en faisant des reprises de vieux trucs comme Hank Williams, mais on écrivait en français et on se disait que ça serait tellement l’fun de faire un spectacle juste en français! C’est devenu super important pour nous.

Comme vous faites de la musique aux influences très américaines, rêvez-vous de percer aux États-Unis, même si vous chantez en français?
Isabeau : Oui, on aimerait vraiment ça aller là-bas. Juste pour s’inspirer, déjà… et si on peut y jouer en plus, c’est encore mieux!
François : On aimerait beaucoup aller dans des endroits qui font rêver, comme Nashville, La Nouvelle-Orléans, Memphis… tous ces lieux où est née la musique qui nous inspire. Et pour ce qui est du français, en ce qui me concerne, la langue n’a jamais été un obstacle. Nous, on écoute de la musique en anglais; pourquoi devrait-on se censurer et se dire que pour jouer devant un public anglophone, il faut absolument chanter en anglais? Et je pense aussi que ce qui est intéressant avec ce qu’on fait, c’est qu’il y a une grosse empreinte américaine – bien qu’on parle beaucoup du Québec –, de sorte que ça passe bien auprès du public américain. Mais avec la mondialisation, je crois sincèrement que la barrière de la langue est de moins en moins un problème.

Isabeau et les chercheurs d’or
Au Studio-théâtre de la PdA
Mercredi et samedi à 20 h

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