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The Lady: répondre à l’appel

Photo: Magali Bragard/Métropole films

La vie tragique de la résistante birmane Aung San Suu Kyi est devenue le sujet de The Lady, le nouveau film de Luc Besson. Discussion avec un cinéaste admiratif. Le cinéma n’est pas seulement un art, il peut également être un engagement. C’est ce que s’est dit Luc Besson lorsque l’actrice Michelle Yeoh (Tigre et dragon) est venue le voir pour faire un long métrage sur Aung San Suu Kyi, dissidente du Myanmar qui a été placée en résidence surveillée pendant des décennies avant d’être libérée en 2010. Même si depuis elle a été élue députée, elle ne peut toujours pas sortir de son pays.

«Quand Aug San Suu Kyi a dit il y a trois ans : “Utilisez votre liberté pour promouvoir la nôtre”, je réponds à son appel, lance sincèrement Luc Besson lors d’en entretien téléphonique. En attendant que la démocratie permette aux réalisateurs birmans de faire des films sur leurs pays, je m’exprime à leur place.»

Le tournage s’est déroulé en Thaïlande en toute discrétion. Il ne fallait surtout pas attirer l’attention du pays voisin : le Myanmar. «Au bout d’un moment, il y avait des espions qui traînaient par-ci, par-là», ajoute l’auteur du Grand Bleu. Mais rien pour compromettre le projet.

Cette fiction qui met en vedette Michelle Yeoh dans le rôle-titre ne s’intéresse pas seulement aux aspects historiques et politiques de son sujet, mais également à son amour pour son mari, qui est personnifié par l’acteur britannique David Thewlis (Lupin dans Harry Potter). «Je n’ai rien à apprendre aux gens en politique birmane, concède le créateur de la trilogie Arthur et les Minimoys. Ce qui est beaucoup plus difficile à trouver, c’est de savoir qui est cette femme. Comment elle en est arrivée là? Comment elle a fait pour survivre? Parce que moi, dans sa situation, je serais déjà mort. Comment une petite femme de 50 kilos peut tenir tête à 300 000 militaires, alors qu’elle n’a qu’une seule arme, qui est l’amour?»

Au service de…
Avec The Lady, il ne faut pas s’attendre à voir le Luc Besson exubérant de Nikita ou du Cinquième élément. «C’est le sujet qui impose ça, explique le populaire réalisateur, producteur et scénariste français. On est obligé d’avoir du respect et de l’humilité quand on fait ce genre de film. Cette femme existe, elle était en prison au moment où on a débuté le film. On n’a pas pu la rencontrer. On n’a pas pu savoir la vérité. On a essayé d’être au plus proche. Mais vous vous devez, par respect, d’avoir une attitude humble. Ce n’est pas le bon film pour montrer à quel point je suis brillant comme metteur en scène. Je ne vais pas commencer à jeter la caméra en l’air et à faire des mouvements acrobatiques. Je préférais faire une mise en scène qui soit vraiment au service des acteurs, au service de l’histoire.»

The Lady
En salle dès vendredi

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