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Mon père est femme de ménage: l’exemple de mon père

Photo: K-Films Amérique

François Cluzet enseigne à un adolescent l’art de la vie dans la comédie sociale Mon père est femme de ménage. Paroles de papa qui a, bien entendu, raison.

À classer plus près des lumineux Les beaux gosses et LOL que des longs métrages plus dramatiques que sont La naissance des pieuvres et Tomboy, cette adaptation du roman de Saphia Azzeddine par l’écrivaine elle-même suit le quotidien de Polo (Jérémie Duvall), 16 ans, qui aspire à de grandes choses même s’il est issu d’un milieu modeste. Trouver sa place lui prendra du temps, mais il pourra compter sur l’aide de son père (François Cluzet), qui est femme de ménage.

À ne pas confondre avec Une femme de ménage, du regretté Claude Berri, ce nouveau long métrage était l’occasion rêvée pour François Cluzet de se replonger dans ses souvenirs. «Il y avait quelque chose dans le film qui me plaisait : c’était l’ascenseur social, explique-t-il. Comment un père peut-il élever son fils en lui disant : “Il faut que tu deviennes quelqu’un”? J’ai aussi retrouvé un écho de l’éducation que j’ai reçue de mon père.»

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«J’avais aussi envie de retrouver une crédibilité en termes sociaux, continue le populaire interprète. Je viens de ce milieu au bas de l’échelle et j’avais envie de savoir si, après toutes ces années de privilèges, de succès d’acteur et de classes sociales que j’ai gravies – parce que je suis finalement devenu un bourgeois, alors que j’étais un fils de commerçant –, j’avais encore ces racines-là et si je pouvais encore les exprimer. Si j’étais crédible à vivre dans un HML, à faire le ménage.»

L’important ici n’était pas de jouer, mais de renouer avec une essence antérieure. «Les acteurs sont des gens qui mobilisent leurs émotions, qui se convoquent, qui ont des rendez-vous personnels au moment où la caméra tourne. Pour Mon père est femme de ménage, j’avais ce vécu qui pouvait rejaillir. C’était un défi, un plaisir. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu de rôle de prolétaire. J’en ai même eu très rarement. J’étais content d’essayer d’être authentique.»

Changer de registre
Depuis quelques années, François Cluzet a complètement abandonné le registre grave qui faisait sa marque de commerce pour embrasser des rôles comiques. Que ce soit dans Les petits mouchoirs, L’art d’aimer ou l’énorme succès Intouchables, les cinéphiles redécouvrent le Dustin Hoffman de l’Hexagone. Son personnage dans Mon père est femme de ménage s’inscrit dans cette continuité.

«Je crois que la vie m’a rendu heureux, confie-t-il. Ces derniers temps, j’ai l’impression de vivre, d’exister. Je pense qu’aujourd’hui, ma vie ressemble plus à une comédie qu’il y a quelques années. Quand j’ai débuté, j’étais écorché vif, provocateur. Je voulais en découdre tout le temps. J’étais très en colère. Donc, les gens me voyaient toujours comme un hypersensible… Maintenant, je me sens léger. En tout cas, beaucoup moins lourd que je l’étais. Je trouve donc que j’ai davantage ma place dans la comédie.»

Mon père est femme de ménage
En salle dès vendredi

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