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Sur les traces de Maria Chapdelaine: retrouver la mémoire

Photo: J.E. Chabot

Jean-Claude Labrecque remonte le cours de l’histoire avec son film Sur les traces de Maria Chapdelaine, où il parle de cinéma et de bien plus encore.

En 1934, le metteur en scène français Julien Duvivier filmait à Péribonka une adaptation du roman-culte Maria Chapdelaine avec Jean Gabin. Quatre-vingts ans plus tard, le vénérable réalisateur Jean-Claude Labrecque est retourné dans ce petit village du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour voir ce qui a changé et les souvenirs que les habitants gardent du tournage.

«C’est un documentaire qui me hantait depuis des années, confie le cinéaste, rencontré chez lui. J’ai essayé de le faire il y a une quinzaine d’années, mais personne n’était intéressé par le projet.»

Le temps a bien fait les choses, et l’Office national du film a embarqué dans cette aventure qui a permis à l’homme derrière Infiniment Québec de revivre le voyage du tournage de Maria.

Pas question pour autant d’offrir un making of, une simple revue de tournage anonyme et accessoire. «C’était dangereux, concède son créateur, qui s’est laissé imprégner du lieu pour construire son essai. Ç’aurait été trop facile. Je voulais être différent, adopter un autre style, ne pas forcer le montage.»

«Photographier un visage en gros plan, c’est comme filmer un pays. Tu prends le temps de regarder les traits et les yeux, et tu as compris. Identifier le pays en filmant le visage, c’est quelque chose que j’ai toujours fait dans mes films.» – Jean-Claude Labrecque, réalisateur

Ses découvertes furent nombreuses, autant d’un point de vue cinématographique (il a retrouvé une copie 16 mm de l’époque) qu’humaniste. Et elles lui ont permis de résister un peu à ce temps qui s’écoule inexorablement et qui fait disparaître tant d’informations essentielles.

«J’étais inquiet à toutes les minutes qui passaient, admet Jean-Claude Labrecque. Moi qui voulais faire un film sur les souvenirs, je me suis aperçu que j’ai tourné un film sur la non-mémoire, sur l’oubli. Tout le monde que j’ai rencontré à Péribonka avait 84 ou 85 ans. Plusieurs personnes [liées au film de Julien Duvivier] étaient décédées ou ne se rappelaient plus. On a fait un film pour essayer de retrouver la mémoire.»

https://www.youtube.com/watch?v=Cq4hc8rOG6g
Sur les traces de Maria Chapdelaine
À la Cinémathèque québécoise

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