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Québécois sans frontières: la poète de Milan

Photo: David Cannon

TAG Québécois sans frontièresPremier volet de notre série sur des Québécois qui s’illustrent à l’étranger, mais qui sont peu connus dans la province avec le portrait d’Erika Lemay, une artiste unique qui mêle acrobatie, contorsion, musique et danse.
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Erika Lemay, artiste unique qui mêle acrobatie, contorsion, musique et danse
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Erika Lemay a été surnommée «la nouvelle reine du cirque» par le magazine Vanity Fair Italia en 2009. Cette artiste brille depuis dans des dizaines de pays, notamment avec son spectacle solo. Elle a accordé des dizaines d’entrevues à divers médias dans les dernières années. Mais aucune au Québec, sa province natale. Au cours des prochaines semaines, Métro fera le portrait de Québécois qui s’illustrent à l’étranger, mais qui sont pratiquement inconnus chez nous.

À 13 ans, Erika quittait la ville de Québec pour faire le tour du monde avec le cirque Éos. Travaillant maintenant à son compte, elle s’est installée à Milan il y a sept ans pour se rapprocher de sa clientèle, qui est internationale.

«Je me dirigeais vers Barcelone et c’est l’Italie qui a gagné mon cœur, raconte-t-elle de sa voix douce et calme lors d’une entrevue par Skype avec Métro. Milan est une ville super dynamique, avec beaucoup de stimuli artistiques. Les Italiens ont beaucoup accueilli mon art, m’ont traité comme une personnalité publique, m’ont permis de pousser mon type d’art à moi.»

La jeune trentenaire définit son art comme de la poésie physique. «C’est une fusion entre plusieurs types d’arts visuels. Je ne veux pas qu’on puisse tracer la ligne où s’arrêtent l’acrobatie, la contorsion, la musique, la danse. Le plus important, ce sont les émotions que les spectateurs vont ressentir», décrit l’experte de l’équilibre sur les mains. Elle travaille ses performances dans le détail en misant sur son individualité. On est loin des spectacles à grand déploiement du Cirque du Soleil.

Erika Lemay. Nonstopfestivalen 2014

Notoriété internationale
En plus de présenter son spectacle solo de 75 minutes intitulé Animus Femina, l’artiste multidisciplinaire collabore à des événements VIP, des lancements de produits de grandes marques, des festivals, des spectacles de variétés télévisés, des projets artistiques spéciaux. Elle a récemment participé au spectacle d’ouverture des Jeux panaméricains et à l’inauguration du nouveau terminal d’un aéroport de Milan.

Quel est l’endroit dans le monde où elle remporte le plus de succès? «Ça dépend des périodes. Dans le monde artistique, c’est beaucoup “la saveur du jour”. J’ai tourné beaucoup en Asie et au Moyen-Orient. J’ai eu un petit rôle dans une série télévisée norvégienne», relate celle qui parle cinq langues. En Italie, elle est devenue récemment le visage d’un nouvel organisme qui aide les enfants à accepter leurs différences et leur originalité.

«C’est dans l’avion que je passe le plus de temps. Mes meilleures amies sont agentes de bord», poursuit-elle à la blague.

Le Québec toujours dans son cœur
Malgré son succès international, Erika n’oublie pas le Québec. Elle a encore son pied-à-terre à Québec, où vit toujours sa famille et où elle s’entraîne en partie. Par ailleurs, tout le personnel de son one woman show est québécois. Elle aurait bien voulu le présenter chez nous, mais elle n’a pas trouvé de réseau prêt à le produire.

«Le Québec est vraiment la capitale mondiale du cirque. Des compagnies y naissent tous les ans. Le marché est saturé», estime-t-elle.

Heureusement, Erika n’a pas besoin du marché québécois pour multiplier les projets et créer sans cesse de nouveaux numéros. Elle considère que sa réalité dépasse tout ce qu’elle aurait pu souhaiter lorsqu’elle était plus jeune.

«Quand j’ai commencé, mon rêve était d’être engagée par le Cirque du Soleil, ce que j’ai fait. Je n’avais pas assez d’imagination pour savoir que je pouvais faire le tour du monde et acquérir une notoriété en créant mon propre langage, confie-t-elle. J’ai réalisé énormément de mes rêves et je suis allée au-delà.»

Erika Lemay

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