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Le garagiste: À la vie, à la mort

Photo: TVA films

La cinéaste Renée Beaulieu offre avec Le garagiste un premier long métrage plein d’humanité, où joue un Normand D’Amour étonnant d’intériorité.

Le film s’ouvre sur un bateau à la dérive et un homme (D’Amour) qui se réveille en sursaut devant le néant qui l’entoure. Une mise en abyme de ce qui va suivre, notre protagoniste, un garagiste qui souffre d’insuffisance rénale, décidant qu’il en a marre de se battre et d’attendre une greffe. Sa résignation mettra son entourage en émoi.

Cela fait huit années que la réalisatrice et scénariste Renée Beaulieu porte en elle cette histoire personnelle. Devant les refus des institutions de financer son film, elle a allongé 20 000$ de sa poche pour concrétiser son dessein. Le temps a passé, certes, mais la problématique de l’euthanasie est intemporelle.

«Le sujet est toujours d’actualité, rappelle la metteure en scène, qui a scénarisé Le ring, d’Anaïs Barbeau-Lavalette. On n’est pas à la veille de se débarrasser de cette pensée un peu judéo-chrétienne selon laquelle c’est la société qui décide quand tu as assez souffert, quand tu es prêt à mourir.»

«Je trouve qu’on a un rapport très barbare à la mort. Pour moi, elle devrait être un choix individuel, du moment où on est mature et lucide.» – Renée Beaulieu

Il ne faut pourtant pas croire que Le garagiste est un film à thèse. Les thèmes de l’amour, de l’identité, de la filiation, de la responsabilité, de la dignité et de la liberté y occupent une place tout aussi importante que la question de l’euthanasie, au même titre que le thème de la nature. Celle de Trois-Pistoles, qui entoure constamment notre héros.

«Il y a dans le film quelque chose de très existentialiste, avance sa créatrice. Quand j’étais adolescente, je me promenais sur ces roches-là, je voyais ces paysages-là. Ce n’était pas la beauté que je voyais, mais la puissance de la vie.»

Enfin du cinéma!
Très présent au théâtre et à la télévision, Normand D’Amour n’a pas eu de grands personnages à défendre au cinéma, hormis son rôle de père éploré dans Tout est parfait et de méchant dans 5150, rue des Ormes. C’était avant Le garagiste, qui a été écrit spécialement pour lui et qui l’oblige à explorer toute la subtilité des non-dits. «On n’est pas habitués à ce genre d’affaires-là, avoue-t-il. Il faut juste penser à ce que tu ressens. Ne rien jouer avec la face, car on va le voir dans les yeux. Vraiment, les yeux, au cinéma, c’est le miroir de l’âme. Tout passe quand tu es vraiment investi, vraiment imprégné.»

De quoi ravir le comédien qui, à la base, a voulu pratiquer son métier pour jouer dans des films. «Je ne peux pas expliquer pourquoi je n’en fais pas plus, confie le principal intéressé. C’est hors de mon contrôle. J’ai le même casting que Roy Dupuis. La caméra l’aime beaucoup, et c’est un très bon acteur. J’ai souvent été deuxième après lui…»

Le garagiste
En salle dès vendredi

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