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Le gouvernement Charest a-t-il peur du vote des étudiants?

Photo: Archives métro

Aux yeux des associations étudiantes, la lettre du directeur général du Parti libéral au bureau d’Élections Québec démontre que les libéraux craignent le vote des jeunes.

Karl Blackburn, directeur général du PLQ, a envoyé mardi une lettre au directeur général des élections du Québec (DGEQ) dans laquelle il fait part de ses préoccupations concernant le respect de la loi électorale par les associations étudiantes. «Après avoir récemment annoncée (sic) qu’elle ciblait une dizaine de comtés, la CLASSE voudrait aujourd’hui laisser croire que ses interventions ne seront pas faites dans le cadre de la campagne électorale. Ne vous laissez pas berner, nous sommes ni plus ni moins devant une possible violation de la Loi annoncée», a écrit M. Blackburn.

Yanick Grégoire, vice-président de la Fédération étudiante universitaire du Québec, affirme qu’il s’agit d’une «lettre de trouillard». Il note aussi au passage que M. Blackburn confond les acteurs, puisque le ciblage des circonscriptions fait partie du plan d’action de la FEUQ, et non de celui de la CLASSE. «C’est quelqu’un en mode panique qui s’aperçoit que les jeunes veulent participer au processus électoral dans le respect des lois, croit M. Grégoire. On dit aux gens d’aller voter parce que c’est important. Je ne crois pas que quelqu’un puisse être contre la vertu. À part eux [les libéraux], visiblement.»

Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSE, ajoute que l’objectif de cette lettre est aussi de diaboliser l’association. Quant à la loi électorale, la FEUQ et la CLASSE disent en avoir pris connaissance et souhaiter la respecter. N’en déplaise au Parti libéral, la FEUQ continuera de cibler les circonscriptions où les luttes entre candidats risquent d’être serrées si des élections sont déclenchées.

Les étudiants comptent surtout sensibiliser le public à l’importance d’aller voter, en plus de faire part de leurs préoccupations aux candidats dans le respect de la loi. Comme l’explique Denis Dion, porte-parole pour le DGEQ, au cours d’une campagne électorale, une action partisane d’un groupe de pression n’est pas illégale tant qu’elle n’entraîne aucune dépense. Ainsi, twitter des messages contre un parti est une action partisane, mais ne coûte rien.

Par contre, si des étudiants achètent une publicité dans les pages d’un journal, le message ne peut être à caractère partisan. Pour ce qui est de savoir ce qui est partisan ou non, chaque cas rapporté au DGEQ est analysé.

Si des étudiants mettent en garde contre le fait de voter pour les libéraux, il s’agit de partisanerie. Mais s’ils incitent à voter pour les partis qui favorisent l’accessibilité aux études, tout dépend des termes utilisés. «Quand on dit aux gens d’aller voter, ce n’est pas partisan», plaide M. Grégoire. A priori, cela ne pose pas de problème, a également confirmé M. Dion.

Il n’a pas été possible de parler à M. Blackburn mercredi.

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