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Manif étudiante: un 5e rassemblement mensuel

Laurence Hallé - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Malgré un soleil de plomb, les carrés rouges étaient bien visibles dimanche à la place Émilie-Gamelin, lieu de rassemblement étudiant par excellence, et dans les rues du centre-ville de Montréal.

Pour une cinquième fois consécutive, plusieurs milliers de manifestants ont répondu présents au rendez-vous du grand rassemblement mensuel, tenu le 22e jour du mois.

Et alors que la machine à rumeurs s’emballe quant au déclenchement imminent d’élections provinciales, la Coalition large pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) estime que scrutin ou pas, la mobilisation s’échelonnera tout au long de l’automne et de l’hiver, voire même dans les prochaines années.

«On pourrait dire que le fleuve s’est transformé en delta; le mouvement est peut-être moins fort mais il est plus large», a lancé un coporte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois

La CLASSE souhaite profiter de l’attention qu’accordent les Québécois à la politique ces jours-ci, et ce en dépit de la saison estivale. Le regroupement étudiant poursuivra sa tournée dans une vingtaine de villes du Québec pour discuter avec les citoyens de gratuité scolaire, démocratie directe, féminisme et écologie, a indiqué une deuxième coporte-parole de la CLASSE, Camille Robert.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) se promettent quant à elles de «faire sortir» le vote des jeunes, advenant le déclenchement d’une campagne électorale par le premier ministre Jean Charest.

En point de presse dimanche après-midi, les deux représentants des fédérations étudiantes ont promis de faire la tournée des cégeps et universités pour décortiquer et vulgariser les plates-formes électorales des différents partis.

Le gouvernement Charest a foncièrement méprisé les étudiants en refusant de régler le problème de la hausse des frais de scolarité, a soutenu la présidente de la FECQ, Éliane Laberge, affirmant que le vote étudiant pourrait certainement faire une différence le jour du scrutin.

Rendez-vous électoral attendu

Les trois associations étudiantes se sont refusé à soutenir un parti en particulier. M. Nadeau-Dubois a pris soin de préciser que même si une formation politique plus sympathique à leur cause était portée au pouvoir, il faudrait poursuivre la mobilisation pour s’assurer que les engagements soient respectés.

M. Nadeau-Dubois ne cache pas que la reconduite au pouvoir du gouvernement Charest serait problématique pour les étudiants, mais aussi pour tous les Québécois qui en ont soupé «de la manière dont les libéraux font de la politique».

«Le Parti libéral ne sera pas reporté au pouvoir. Comptez sur nous», a quant à lui rétorqué le député de Québec solidaire, Amir Khadir, ajoutant qu’il pourrait se constituer une équipe forte de quelques élus.

Un avis qui semblait partagé par de nombreux manifestants s’étant déplacés pour la marche du 22e juillet.

«Il va y avoir une vague rouge aux élections et elle ne sera pas libérale. Ce qui est important, ce n’est pas d’être 200 000 à manifester, c’est d’être 2 millions à voter», a soutenu Richard, un comédien arborant un chapeau de paille truffé de petits carrés rouges.

Pour Olivier, étudiant en éducation physique, la partie est d’ailleurs déjà gagnée.

«Peu importe l’issue, cette lutte-là n’est pas vaine. Ce n’est pas perdu tout ça, le mouvement est enclenché et ce qui importe, c’est que les gens dialoguent, qu’ils parlent. On se retrouve et on discute, c’est ce dont nous avons besoin», a raconté l’étudiant de l’université de Sherbrooke, qui était accompagné par ses parents pour le rassemblement.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a par ailleurs déclaré la manifestation illégale avant même que le cortège ne s’ébranle, l’itinéraire de la marche ne leur ayant pas été fourni. Elle était toutefois tolérée puisqu’aucun méfait n’avait été commis par les manifestants, environ deux heures après le début de la marche.

L’événement s’est déroulé dans le calme alors que les agents SPVM n’ont procédé qu’à une seule arrestation, celle d’un homme de 24 ans pour des voies de faits simples. Le suspect s’est vu remettre une citation à comparaître et a été libéré. Par ailleurs, cinq personnes auraient tenté de s’en prendre à un policier-motard du SPVM, qui n’a pas été blessé.

Des manifestations se sont aussi déroulées à Québec et à Trois-Rivières.

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