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Qui fait encore confiance aux maires?

Photo: Archives Métro

Le maire de Laval perquisitionné par UPAC, la tutelle évoquée pour la Ville de Mascouche, des policiers qui n’ont plus confiance en le maire de Montréal… il ne fait pas bon être maire par les temps qui courent.

«Je suis déstabilisé par l’ampleur des allégations à la commission Charbonneau», reconnait Éric Forêt, président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). La commission Charbonneau doit aérer le paysage le plus rapidement possible. On est tous éclaboussés par quelques individus», ajoute celui qui est également maire de Rimouski.

Lui-même a succédé à la tête du l’UMQ à la suite du départ de son prédécesseur Marc Gascon, maire de Saint-Jérôme, qui avait été visé par des allégations de manquement à l’éthique.

«Ça ébranle la confiance de tout citoyen à l’égard du système politique, des maires, des conseilleurs, des politiciens, malheureusement», souligne Carolle Simard, spécialiste en gouvernance et des institutions politiques et administratives à l’Université du Québec à Montréal.

Selon M. Simard, il faut toutefois se garder de céder à la tentation de demander la tête de tous les maires visés par les allégations de la commission. Il ne servirait à rien d’en faire des boucs émissaires tout comme il n’est pas réaliste de mettre toutes les villes sous tutelle.

«En général les villes sous tutelles sont de petites villes, car la Commission des affaires municipales n’a pas une structure imposante. Voilà pourquoi le Parti québécois est très prudent», dit Mme Simard.

Le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, a d’ailleurs affirmé mercredi que le gouvernement écarte la mise en tutelle de Mascouche, pour le moment. Divers scénarios sont à l’étude.

Mme Simard rappelle aussi qu’en 2001, le gouvernement du Québec avait imposé au maire de Montréal, Pierre Bourque, un directeur général, Guy Coulombe, pour faire le ménage dans les finances de la Ville.

Le cas du maire de Mascouche, Richard Marcotte, officiellement accusé de fraude et d’actes de corruption notamment, est beaucoup plus grave. «S’il était raisonnable, peut-être qu’il se retirerait momentanément», souligne Mme Simard.

D’ici à ce que le ménage soit fait, M. Forêt tentera rétablir le contact avec les citoyens. Un sommet a été tenu en mars 2011 et un livre blanc sur la municipalité de l’avenir est prévu à la fin de l’automne.

M. Forêt s’inquiète néanmoins pour l’image de la fonction de maire alors que des élections municipales se profilent à l’horizon. «On a une échéance électorale en novembre 2013. Qui va vouloir s’impliquer et faire de la politique municipale? Ça me préoccupe beaucoup», déplore-t-il.

Vaillancourt n’est plus porte-parole pour l’UMQ

L’UMQ n’exige pas le départ de Gilles Vaillancourt, mais lui retire son mandat de porte-parole. M. Vaillancourt, maire de Laval et membre du comité exécutif de l’UMQ, a été perquisitionné par Unité permanente anticorruption le 4 et 5 octobre.

«J’ai convenu avec lui qu’il ne serait plus porte-parole de l’UMQ dans les deux dossiers qui étaient sous sa responsabilité, les Infrastructures et les Finances publiques», a indiqué Éric Forêt, président de l’UMQ.

Tant que M. Vaillancourt sera maire de Laval, il pourra rester membre du conseil d’administration de l’Union, puisque Laval en est toujours membre. «Je ne demanderai pas sa démission», a réitéré M. Forêt.

Peter Trent, maire de Westmount, avait quitté l’exécutif de l’UMQ en 2010, refusant d’y siéger tant que M. Vaillancourt serait membre de l’exécutif. Il a de nouveau réclamé le départ du maire de Laval, le 5 octobre.

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