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Référendum de 1995 : des dépenses illicites pour le Comité du Non

Photo: www.ceic.gouv.qc.ca

L’ex-organisateur politique, Gilles Cloutier, a affirmé lors de son témoignage devant la Commission Charbonneau, mardi, que des milliers de dollars ont été dépensés pour le Comité du Non du référendum de 1995 à l’insu de l’agent officiel.

«J’ai fait passer ça par une compagnie d’enseignes et je trouvais des amis qui étaient en affaires et le compte allait là. Donc c’était ceux qui étaient partisans du non qui payaient», a expliqué celui qui a coordonné les activités pour la région Laurentides-Lanaudière.

Argent comptant
Dans son témoignage des plus candide, l’homme de 73 ans a affirmé que les lois sur le financement des partis politiques n’ont pas empêché les entreprises de soutenir des candidats dans l’espoir d’obtenir des contrats.

Selon lui, l’argent comptant était l’unique façon de gagner des élections, notamment pour payer les bénévoles. «Ceux qui ont dit qu’ils avaient des pyramides de bénévolat, c’est faux!», a-t-il affirmé.

D’ailleurs, il estime qu’au plus 10 % du financement municipal proviendrait réellement de la population : les firmes de génie et les entrepreneurs complèteraient la balance. Au provincial, entre 10 % et 20 % des dons du Parti libéral étaient réellement populaires alors qu’au PQ, le financement populaire avoisinait le 30 %.

«,C’était facile [de trouver des prête-noms] grâce aux crédits d’impôt. Une firme me donnait 20 000$ ou 30 000$ et moi je blanchissais. Je blanchissais ben de l’argent, parce que je connaissais ben du monde», a raconté celui qui a organisé plus d’une soixante d’élections clés en main pour la firme de génie Roche entre 1995 et 2005. Il n’en aurait perdu que six, tout au plus.

Selon lui, le maire d’une municipalité, qui acceptait de donner les contrats à Roche s’il remportait l’élection, ignorait parfois qu’il y avait deux budgets pour sa campagne. Il a reconnu sans gêne préférer que l’agent officiel du parti ne pose pas de questions.

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Au service du PLQ
Le témoin a par ailleurs raconté avoir organisé une élection pour Guy Ouellette dans Chomedey, à Laval, à la demande de l’ex-ministre libérale Michelle Courchesne.

«C’est à la demande de Michelle Courchesne envers Rosaire Sauriol que j’ai organisé l’élection en 2007 dans le comté de Chomedey à Laval, a-t-il expliqué. Dessau a fourni les sous, m’a payé mon salaire et mes dépenses durant la période.»

Il a toutefois dû arrêter à quelques jours de l’élection, quand M. Ouellette, ex-policier, a appris qu’il faisait l’objet d’une enquête du Bureau de concurrence. Aucune accusation n’a finalement été portée, toutefois.

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