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Le 21 décembre fait rire les Mayas

Jose Natividad Ic Xec Photo: Metro World News

José Natividad Ic Xec, un Mexicain d’origine maya, raconte à Métro que la prophétie touchant l’apocalypse n’a rien à voir avec la fin du monde.

José Natividad Ic Xec

  • Âge. 49 ans
  • Naissance. À Peto, un village maya de l’État mexicain du Yucatán
  • Biographie. Ses parents parlaient maya. Il a grandi en parlant maya, puis a appris l’espagnol. À la fin du secondaire, il a déménagé à Mérida, où il vit aujourd’hui. Il a travaillé 17 ans au journal El Diario de Yucatán. Il a aussi étudié la philosophie et la théologie au Seminario Conciliar de Yucatán.

José Natividad Ic Xec, un habitant de Mérida, la capitale du Yucatán, au Mexique – où a un jour prospéré la civilisation maya –, consacre son temps à promouvoir sa culture et ses traditions. Xec explique ce que la prophétie relative à l’apocalypse signifie vraiment pour les Mayas.

Qu’est-ce que le 21 décembre représente pour les Mayas?
Pour les Mayas du Yucatán, cette date ne signifie rien. Comme n’importe qui, nous passerons cette journée à nous demander ce que nous mangerons, nous penserons à notre travail et nous réfléchirons à ce que les mois à venir nous réservent. Cette date indique uniquement un stade dans un calendrier : le 22 décembre marque la fin du 13e baktun [un baktun est une période de 394 années, donc de 144 000 jours]. Il s’agit uniquement de la fin d’une ère dans un calendrier.

La prophétie sur la fin du monde n’est donc qu’une blague?
Certains parlent d’une révolution de la conscience humaine, d’une nouvelle lumière qui brillera sur le monde. Les croyants évoquent un genre de transformation; ils se réuniront autour des pyramides mayas pour y tenir une sorte de rituel. Mais tout cela n’a rien à voir avec les Mayas; nous n’y accordons pas vraiment d’importance. En fait, ça nous fait plutôt rire. Notre peuple connaît peu de chose du calendrier à compte long des anciens Mayas. Tout ce que nous savons, c’est que le 22 décembre marque la fin de ce calendrier, mais les gens parlent plutôt du 21 décembre, parce qu’il s’agit du solstice et que c’est donc une date plus facile à retenir.

Pourquoi cette date fait-elle l’objet d’un tel délire?
Certains prétendent que le 13e baktun représente une bonne occasion de profiter de ceux qui croient à tout ça. S’ils y croient vraiment, ils seront terrifiés; ils chercheront un bunker ou réfléchiront à une façon de survivre. Cette fin du monde est donc une occasion de rigoler un peu.

Vous vous servez des réseaux sociaux pour faire connaître votre culture. Quel intérêt suscite Chilam Balam [le blogue que tient Xec et qu’il alimente en y publiant des documents mayas historiques, dont ceux censés contenir des prophéties]?
J’ai commencé il y a deux ans, d’abord sur Twitter et Facebook, puis cela a pris la forme d’un blogue qui, je l’espère, continuera à grossir. Sur mon site, je publie des articles sur la culture maya et ses particularités.

Avez-vous prévu quelque chose pour souligner la fin du calendrier?
Oui. Les 21 et 22 décembre, je ferai des retransmissions en direct depuis l’ancien site maya de Chichén Itzá. Je chatterai avec les Mayas de la région. Je veux qu’ils m’expliquent comment ils vivent; et peut-être aurai-je la chance d’assister à des danses traditionnelles. Je parlerai aussi à des spécialistes qui, comme moi, consacrent leur vie à faire découvrir la culture maya. Pour réaliser tout ça, j’ai besoin de commanditaires, mais je sais que notre vieille culture indigène n’est pas ce qu’on appelle un gros vendeur.

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