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L’accessibilité à bout de bras

Photo: TC Media - Denis Germain

Dans son fauteuil roulant, Maxime D.-Pomerleau a la bougeotte, le regard vif et le sourire aux lèvres face à la soixantaine d’élèves. Dans le cadre du mois de l’accessibilité universelle dans les bibliothèques, la trentenaire propose un atelier durant lequel elle évoque son quotidien et répond aux questions des jeunes de 5e et 6e année.

La conférencière est notamment journaliste, danseuse contemporaine, actrice et animatrice. Depuis quatre ans, elle participe à des rencontres avec les jeunes pour leur donner l’opportunité d’aborder, sans tabou, la vie en fauteuil roulant.

«Parler de diversité corporelle, ça permet de dire que le corps est parfait comme il est, incluant les personnes qui ont des déficiences physiques ou intellectuelles. Là où moi j’ai des barrières, ce n’est pas à cause mon corps, c’est à cause de l’environnement. C’est des choix de société que l’on fait et des choix politiques. C’est pourquoi, ironiquement, c’est plus facile de prendre l’avion que le métro à Montréal», insiste Mme Pomerleau.

Pendant une heure, elle multiplie les échanges avec les enfants qui ne cessent de lever la main pour parler ou poser des questions. Certains voulaient savoir si elle avait plus d’amis parce qu’elle était en fauteuil roulant, si elle avait un amoureux, si elle pouvait marcher, et bien d’autres.

Pour elle, la vie est tout à fait normale, avec des amis parce qu’elle est gentille et de compagnie agréable, sans toutefois partager sa vie avec un conjoint.

De son côté, Mme Pomerleau a questionné les jeunes sur leur entourage et si y avait des gens atteints d’un handicap, ou comment ils percevaient les personnes à mobilité réduite.

Plusieurs ont souligné que leurs grands-parents se déplaçaient avec une canne ou étaient un peu sourds.

Super-héroïne
Dans un deuxième temps, elle leur a fait visionner le court-métrage réalisé en 2012 «Batwheel» dans lequel elle joue le rôle d’une super-héroïne pour sensibiliser le public aux enjeux liés aux personnes handicapées.

«C’est rare de voir des exemples positifs et puissants, soutient la jeune femme. C’est ce que les enfants ont dans la tête maintenant, le fait que l’on peut tous être des superhéros, même si on est en fauteuil roulant.»

L’accès au logement, aux transports et au travail sont différents points qui pourraient être abordés dans de futurs épisodes de «Batwheel». Des sujets qui restent problématiques, bien qu’ils permettent aux individus d’être autonomes et de participer à la société.

Maladie
Maxime D.-Pomerleau est atteinte du Syndrome McCune-Albright qui est un désordre génétique des os et du système endocrinien.

«La raison pour laquelle j’utilise un fauteuil dans la majorité de mes déplacements, c’est parce que j’ai les os fragiles, mais aussi j’ai eu beaucoup de fractures quand j’étais jeune, donc ça affecte le corps. Je marche sur des courtes distances seulement. Aussitôt que je sors de chez moi ou que je me rends dans des lieux publics, je prends mon fauteuil roulant», explique la jeune femme.

La femme de 32 ans souffre de cette maladie génétique très rare depuis sa naissance. Elle a commencé à utiliser un fauteuil à l’âge de 6 ans. Son état de santé est stable pour le moment, mais son corps se fatigue plus facilement avec les années. Ce qui ne l’empêche quand même pas de danser et de rester active le plus possible.

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