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Louis Fortin, personnalité d’affaires de décembre

Lorsqu’on annonce à Louis Fortin qu’il est la personnalité d’affaires du mois de décembre, il semble gêné. «Très honnêtement, je suis résident de l’Île-des-Sœurs depuis 14 ans. Mes bureaux étaient au centre-ville de Montréal, aujourd’hui, je suis installé avec mon équipe à Verdun depuis 2010. Un défi lorsqu’il s’agit de déplacer une clientèle d’affaires dans un arrondissement qui souffre d’une réputation qui n’a plus lieu d’être aujourd’hui.»

Le défi est réussi. Sa petite entreprise, Actualisation, née en 1970 est devenue un groupe important dans la consultation et la formation en ressources humaines, mais aussi en apprentissage linguistique grâce à Kodojo, Dojolinguistique et en placement professionnel avec Option-Ressources. Des acquisitions effectuées récemment.

«Au total, c’est 45 personnes (temps plein ou partiel) qui travaillent pour nous et ce sont 40 à 50 clients qui se déplacent quotidiennement. Du petit-déjeuner au dîner, nous consommons sur la rue Wellington. C’est important pour moi de rendre à la communauté qui nous a accueillis», explique-t-il avec simplicité.

Un entrepreneur passionné

Son blouson de cuir du samedi matin semble loin du costume cravate conventionnel de l’entrepreneur, mais il l’assure, c’est un vrai … Il ajoute d’un air convaincant. «Il y a une différence à faire entre l’entrepreneur, le consultant et le travailleur autonome. Le premier prend des risques, le second se suffit de ce qu’il a et le dernier survit. L’entrepreneur naît entrepreneur!».

Il s’estime passionné et avoue après quelques minutes, et beaucoup d’humour que rien n’aurait été possible sans son épouse, Anna. «Quand j’ai voulu lancer mon entreprise, je lui ai demandé son avis. Elle m’a répondu: Avoir un 41/2 à l’Île-des-Sœurs ou à Saint-Henri peu importe, l’essentiel c’est que l’on soit heureux dans la vie. Que demander de plus!»

Originaire d’Abitibi, lorsque Louis Fortin évoque sa famille, il souligne son côté agnostique en présentant mille excuses à sa maman; rend hommage à ses parents qui lui ont transmis des valeurs d’intégrité, d’honnêteté et de travail et se remémore certains souvenirs. «L’endroit où j’ai grandi, c’est la fin du monde, comme le disait les paroles du groupe Offenbach. Des fois, si je m’étais perdu au fond de mon jardin, je serais sûrement ressorti en Sibérie»

Il poursuit cet interlude émotionnel et se rappelle combien son épouse est en grande partie responsable de son bonheur. «Je suis un vrai passionné, j’aime ce que je fais, mais j’ai appris aussi grâce à Anna à profiter du moment présent, et je crois que c’est l’essentiel aujourd’hui!»

Les relations humaines

C’est un homme énergique qui s’estime spécialiste «dans la généralité et capable de prendre chacune des grandes fonctions de l’entreprise et de les amener vers un objectif commun.» Sa force, mettre les gens ensemble vers un but commun. Il regrette néanmoins certaines idées reçues: «Si tu mets de l’énergie dans ton entreprise, tu es perçu comme un « workaholic », contrairement à l’artiste qui peut passer un millier d’heures sur sa toile.» Il évoque la nécessité, aujourd’hui, de mettre l’être humain en avant, dans la société en général et au sein de son entreprise en particulier. Il parle d’une réalisation de soi, intellectuelle et spirituelle plus que financière, et un partage immuable des connaissances, des compétences et aussi des profits.

«Le succès d’une entreprise vient de la qualité de ses collaborateurs. La base d’Actualisations, c’est l’être humain. Les employés sont des collaborateurs à qui il faut fournir les bons outils. Les clients, on doit leur transmettre notre énergie et les valoriser. Le côté émotionnel de notre entreprise doit transpirer.»

Il conclut, presque sous la torture, en avouant son implication sociale au Centre d’entreprenariat féminin du Québec (CEFQ). «Redistribuer à la communauté, c’est essentiel, le CEFQ avait besoin d’un local, je leur en ai fourni un dans mes locaux et j’ai délégué une de mes employées afin de gérer l’organisme», dit-il avec une certaine humilité. Aujourd’hui, Louis Fortin et son associé, Michel Di-Lillo, ne regrettent en aucune manière leur participation à l’essor de Verdun.

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