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Prêcher par l’exemple

Photo: Gracieuseté -Julie Lajeunesse

Au petit matin, alors que la communauté de coureurs lachinois se rassemble pour son parcours routinier sur le bord de l’eau, nul ne suspecte qu’il partage l’asphalte avec Julie Lajeunesse, une jeune marathonienne qui s’est méritée l’argent au demi-marathon de Toronto, le 16 octobre. La semaine précédente, elle s’était classée 8e à Boston.

« J’étais vraiment déçue lorsque j’ai vu mon résultat, parce que je savais que si je n’avais pas fait le marathon au Massachussetts, j’aurais facilement pu retrancher les 50 secondes qui me séparaient de la première place », raconte l’athlète de 36 ans, qui semble oublier qu’elle a tout de même dépassé plus de 5000 autres femmes au fil d’arrivée.

La compétition n’a pas toujours fait partie de la vie de cette cadre supérieure au département de marketing chez Impérial Tobacco. Seulement quatre ans auparavant, elle s’était enregistrée pour sa première compétition au Mont-Tremblant, après avoir commencé à courir sur l’heure du midi aux côtés de son vice-président.

front_toronto-half-picture_11« Cet homme-là, il ne réalise pas quel impact il a eu dans ma vie. J’ai gagné la course et les autres participants me regardaient en se demandant « C’est qui, elle? », se remémore Mme Lajeunesse. Encore aujourd’hui, après chaque course, je l’appelle pour lui dire mon résultat. »

Changement de cap
La course a répondu à un grand besoin dans la vie de Julie Lajeunesse. À 32 ans, lorsqu’elle a fait ses premières enjambées, elle recherchait une manière de s’accomplir au point de vue personnel.

« Quand je vois mes résultats, je sais que je fais maintenant partie de cette communauté [de coureurs] et je n’ai plus de doute sur la direction que ma vie doit prendre », explique-t-elle.

En plus de l’aider à gérer ses émotions, son nouveau mode de vie lui a permis de se découvrir encore plus. Lors d’une récente blessure au tendon d’Achille qui l’a forcée à s’arrêter pendant presque un an, elle a réalisé qu’elle pouvait faire plus que performer.

« J’ai dû me rendre à l’évidence, à mon âge, je veux fonder une famille et je dois dire à adieu à mon rêve olympien. Mais rien ne m’empêche d’aider les autres à atteindre leurs objectifs », explique la jeune femme qui s’est mariée l’an passé.

Elle a donc réduit la cadence et a reçu sa certification d’entraîneuse. D’ailleurs, il lui arrive régulièrement de revenir sur ses pas après avoir franchi le fil d’arrivée pour faire les derniers kilomètres avec les coureuses qu’elle entraîne.

« Je ressens cent fois plus de satisfaction à voir celles-ci terminer leur premier 5 ou 10 km, ou perdre du poids ou être plus en forme, que multiplier les podiums moi-même », ajoute Mme Lajeunesse.

Elle est maintenant aussi qualifiée pour la mise en forme de femmes enceintes ou pour des entraînements post-nataux. Au travail, les propriétaires du gym qui se trouve dans l’édifice d’Impérial Tobacco l’ont engagée pour donner des cours sur l’heure du midi.

Bien qu’elle continue à travailler dans son domaine, elle a maintenant fondé sa propre entreprise, Lajeunesse Fitness, qui compte maintenant une cinquantaine de clients. Elle espère un jour pouvoir se consacrer entièrement à cette nouvelle passion et accompagner des athlètes jusque sur les podiums olympiques.

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