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Le pouvoir de la communauté laSalloise

Photo: TC Media / Isabelle Bergeron

Arrivée depuis près de trois à LaSalle en tant que réfugiée, Immaculate Kalimu parle déjà français, a perfectionné son anglais et commence des études en sciences humaines au Collège Dawson.

Bien que le parcours ne soit pas toujours facile, la jeune femme de 18 ans a grandement apprécié l’aide qu’elle et sa famille ont reçue de la communauté laSalloise.

Après avoir passé 10 ans dans des camps de réfugiés dans divers pays de l’est de l’Afrique, Immaculate Kalimu et les sept autres membres de sa famille ont mis les pieds au Canada un 18 novembre, avec peu de bagages et surtout sans vêtements pour l’hiver.

Lors d’une journée plutôt froide, alors qu’Amato, un de ses petits frères, ne portait ni bottes ni manteaux, des parents d’élèves de l’école primaire du Grand-Héron ont avisé la direction. «Mes parents pensaient qu’on leur téléphonait pour les chicaner, ils avaient un peu peur», se souvient Immaculate.

Contrairement à ce qu’ils croyaient, plusieurs parents ont plutôt offert des vêtements chauds pour toute la famille et de la nourriture pour les aider.

Entraide
Pendant quatre ans, la famille Kalimu a attendu patiemment la décision du Canada de les accueillir. Lorsqu’ils ont finalement reçu la réponse, Immaculate a voulu éviter une trop grande déception. «J’ai décidé que j’y croirais seulement une fois assise dans l’avion», se souvient la jeune femme, les larmes aux yeux.

Une fois arrivée, la première visite d’une maman d’élève, Ann Murphy, a grandement touché l’étudiante qui n’avait que 16 ans à l’époque. «Elle voulait savoir ce qui me ferait le plus plaisir.

C’était la plus belle chose qu’on m’ait demandé de toute ma vie, raconte-t-elle encore émue. Je n’arrivais pas à choisir».

Mme Murphy est très impressionnée par la résilience de la famille congolaise, mais aussi par l’accueil offert par sa communauté. «Je suis fière de la force des LaSallois et de leur désir d’aider les nouveaux arrivants qui sont venus s’installer dans notre arrondissement», souligne-t-elle.

Immaculate a fait ses études secondaires à Pearson Adult and Career Centre, sur le rue George. Son professeur d’anglais Isaac Gielen a tout de suite remarqué la timide adolescente, toujours prête à aider les autres.

«Je lui ai dit que j’étais disponible si elle avait besoin de parler. Ainsi, chaque jour pendant la période de dîner, on se rencontrait pour discuter. On jasait, parfois du passé plus difficile, mais aussi du présent, du quotidien qu’elle apprivoisait tranquillement avec son lot de difficultés», explique M. Gielen devenu un ami précieux de l’étudiante.

Déterminée
Immaculate Kalimu éprouve une certaine facilité à apprendre les langues. En plus du swahili, sa langue maternelle, elle en maîtrise cinq de plus depuis son séjour en Ouganda. Avec des livres, elle a réussi à apprendre l’anglais pendant qu’elle soignait ses frères et sœurs au camp de réfugiés, alors que son père, médecin, et sa mère, infirmière, devaient travailler à l’hôpital.

À l’âge de 13 ans, Immaculate Kalimu a mis les pieds pour la première fois dans une école. Située trop loin de leur camp, elle et sa sœur s’y rendaient pour des périodes de trois mois.

«J’étais la plus grande, mais je ne savais ni lire ni écrire, précise-t-elle, les professeurs du pensionnat étaient très sévères, on y frappait les enfants quand ils se trompaient». Le levé était à 6h pour commencer les cours à 8h. Après le souper et le bain, la classe continuait pour les pensionnaires de 20h à minuit.

Immaculate souhaite maintenant devenir agente d’immigration. Son ancien professeur, Isaac Gielen est convaincu qu’elle réussira avec aisance. En plus de prendre soin de ceux qui l’entourent, il espère surtout qu’au Canada, elle apprendra à prendre soin d’elle.

 

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