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Drame familial à LaSalle: «l’enfer sur terre»

Photo: (Photo: TC Media - Delphine Bergeron)

Dania Nehme avait 16 ans lorsque son père a poignardé à mort sa mère dans leur résidence de l’arrondissement LaSalle. Rencontrée par TC Media alors que le jury est séquestré pour délibérer sur le sort de ce présumé meurtrier, la jeune femme livre un témoignage poignant sur le récit d’horreur qui a frappé sa famille en juillet 2012.

«Il y avait tellement de signes que quelque chose d’horrible allait arriver», nous a confié Dania, qui a vécu dans la peur depuis sa petite enfance. Elle, son frère cadet autiste et sa mère étaient terrorisés par Ahmad Nehme, l’homme de la maison, contrôlant et violent. Lorsqu’il rentrait dans la maison, elle commençait à trembler et craignait de faire «quelque chose qui allait l’énerver».

Le 5 juillet 2012, tout a basculé. Ahmad Nehme se serait rapidement mis en colère contre sa femme, Catherine de Boucherville. Elle aurait alors crié à sa fille de contacter le 911, appel qui a été déposé comme preuve à la cour. On y entend l’adolescente, en panique, supplier l’interlocutrice d’envoyer de l’aide.

Dania est persuadée que son père a planifié le meurtre. Quelques jours avant la tragédie, il lui aurait dit que dans l’Islam, «on peut tuer les femmes qui trompent leur mari», faisant référence à la victime. Il aurait acheté un couteau peu de temps avant l’assassinat.

«Je le sais au fond de mon cœur que c’était prémédité», nous dit la jeune femme aujourd’hui âgée de 22 ans.

Témoignage vidéo
L’emprise qu’Ahmad Nehme a sur sa fille est si grande que celle-ci a dû témoigner au procès par vidéo pour ne pas avoir à faire face à son père. «Sinon je me serais évanouie», admet-elle.

Malgré qu’elle ait témoigné dans une salle à part, Dania était tracassée qu’il puisse tout de même la voir par la caméra. «Ça m’effrayait.»

Lorsque ce fut son tour de s’adresser au tribunal, son père, Ahmad Nehme, l’a renié. «Il m’a fait mal toute ma vie, il me fait encore mal, ça me brise le cœur», a exprimé celle qui souhaite que toutes les femmes et tous les enfants qui vivent une situation similaire trouvent le courage de dénoncer leur bourreau.

Soutien financier
La meilleure amie de Dania a mis sur pied une campagne de sociofinancement afin de soutenir son projet d’habiter de nouveau avec son frère. Elle affirme être celle qui l’a un peu élevé, s’occupant de le nourrir, l’aidant à faire ses devoirs et lui prodiguant des soins nécessaires à sa condition. Dania ressent «toujours ce sentiment maternel de m’occuper de lui».

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