Le Théâtre du Grand Sault de LaSalle est à la croisée des chemins

Confronté à la multiplication des salles de spectacles, à une baisse de fréquentation et à de nombreux changements à sa direction au cours des dernières années, le Théâtre du Grand Sault du centre Henri-Lemieux a besoin d’un nouvel élan pour survivre à LaSalle.

C’est le défi qu’entend relever sa nouvelle directrice Lynda Johnson. «Quand j’ai pris le mandat, je ne savais pas qu’il y avait eu autant de directions. Une organisation sans direction pendant quelques mois, ça laisse des séquelles».

La nouvelle directrice confirme une baisse de fréquentation de la salle de 162 places. «On a fait très peu de salles combles cette année». En 2013-2014, on comptait 4255 places vendues au Théâtre du Grand Sault, mais ce chiffre a diminué à 3180 cette saison. À la Galerie d’exposition Les Trois C, le chiffre est passé de 4396 visiteurs à 3930 pendant la même période.

Un sondage est en cours pour connaître les intérêts du public. Près de78% de la clientèle provient de LaSalle, dont 73% sont des femmes.
«Notre force, c’est la proximité. Notre première clientèle vient à pied et la clé est de leur offrir des spectacles à leurs goûts», croit Mme Johnson.

Une compétition inégale
Le Théâtre du Grand Sault vit divers problèmes. «La salle n’est pas assez grande pour que la billetterie finance les cachets des artistes, explique Lynda Johnson. La clientèle ne veut pas payer cher puisqu’aux maisons de la culture, comme Marie-Uguay et Verdun, c’est souvent gratuit. Ici, j’offre mes spectacles à 20$ ou 25$».

Les arrondissements ne travaillant pas en concertation, ces salles présentent souvent les mêmes spectacles des mêmes artistes. «On a 10 à 15 shows par année, sommes-nous obligés de présenter les mêmes artistes? Nos prix sont plus élevés parce que nous sommes un organisme sans but lucratif», souligne Linda Johnson.

La directrice est devant un dilemme. «Je dois choisir entre un show déficitaire pour avoir un artiste de renom ou opter pour des gens moins connus qui demandent un cachet plus petit pour équilibrer mon budget».

Lynda Johnson pourrait en faire «une salle de rodage où les artistes testent leurs shows. Je veux être imaginative, mais je ne peux pas tout changer d’un coup». Elle pense ajouter des conférences ainsi que des actions de formation et de perfectionnement.

Au fil des ans, plusieurs artistes ont défilé au Théâtre du Grand Sault, dont Brigitte Boisjoli, les sœurs Boulay, Alex Nevsky, Gilles Valiquette, Pierre Lapointe, Les Respectables, François Léveillé, Émile Proulx-Cloutier, Marie-Michèle Desrosiers, pour n’en nommer que quelques-uns.

Unir les forces
Le centre Henri-Lemieux accueille 750 à 1000 personnes par jour, avec le Centre du Vieux Moulin, qui compte plus de 800 membres de 50 ans et plus, et la garderie L’Aventurlure, qui accueille 45 enfants par jour. Mme Johnson souhaite que ces organismes travaillent ensemble sur des objectifs communs.