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Le Plateau oublié

Tranchemontagne Daphnée - TC Media
Alors que les projets visant à améliorer la qualité de vie des résidents – verdissement, apaisement de la circulation, création de places publiques, réaménagement des parcs, etc. – pullulent dans les secteurs central et ouest du Plateau-Mont-Royal, des citoyens de « l’extrême Est » de l’arrondissement, plus particulièrement la rue Fontenac, s’estiment laissés-pour-compte et dénoncent le manque d’investissements de l’administration locale dans cette zone.

L’implantation de zones de stationnement réservées aux détenteurs de vignettes à cet endroit, le 6 juillet, a été la goutte qui a fait déborder le vase pour ces citoyens qui considèrent ne pas recevoir les services auxquels ils ont droit. Plusieurs d’entre eux se sont donc présentés à la séance du conseil d’arrondissement du 4 juin, ainsi qu’à la consultation publique sur le budget du 20 juin, pour plaider leur cause.

« J’habite l’est du Plateau-Mont-Royal, parent pauvre de politiques du maire Ferrandez. La rue Frontenac est une artère cruciale et passante, où la circulation des poids lourds est présente à toutes les heures du jour et de la nuit. Je remarque une circulation plus dense, compte tenu de votre volonté de rendre le centre du Plateau en quartier résidentiel. Vous venez imposer des vignettes, ce qui risque de transformer ce qui reste de ruelles en stationnements », a soutenu Mélanie Boulianne, une citoyenne, le 4 juin.

« Ce soir, j’entends parler d’un Plateau que je ne connais pas, a fait valoir Isabelle Comtois, résidente de la rue Frontenac, le 20 juin. Je ne sais pas si vous savez, mais il y a des gens qui habitent sur la rue Frontenac. C’est une zone semi-industrielle qui est grise et un peu lugubre. Quand j’ai appelé au bureau accès Montréal, on m’a dit d’appeler dans mon arrondissement, que je n’habitais pas le Plateau … Pourtant, mes taxes, c’est au Plateau que je les paie! »

« J’habite là depuis neuf ans et honnêtement, je ne vois pas de changement. Les investissements pour verdir les carrés d’arbres, il n’y en a pas. La seule plante qu’on a, c’est une mauvaise herbe au coin Frontenac et Rachel! J’ai trois enfants et je ne peux pas tous les promener sur mon vélo. J’ai donc une voiture que je dois changer de place deux fois par jour pour la propreté. Il n’y a jamais de balais qui passent! Mais la madame des contraventions, elle, elle est là tous les jours. Mon terrain sert de poubelle et il n’y a qu’un lampadaire sur la rue. J’ai le goût de vous inviter chez nous pour vous faire découvrir mon Plateau, celui où je vis au quotidien », ajoute-t-elle.

Lors de la dernière séance du conseil (3 juillet), les deux femmes ont à nouveau pris la parole au micro, dénonçant toujours l’absence d’investissements dans ce secteur ainsi que l’implantation, considérée non justifiée, de vignettes.

Les esprits se sont échauffés et le conseiller de Ville pour le district Jeanne-Mance, Richard Bergeron, a indiqué que le temps d’intervention de la citoyenne était écoulé. Ce à quoi, le maire de l’arrondissement, Luc Ferrandez, a ajouté que tous les arguments avaient été dits.

« On a pris notre décision et on l’assume. On n’a plus de réponses à vous donner », on indiqué les élus.

Casse-tête Frontenac

Le cas de la rue Frontenac est complexe, puisqu’il s’agit d’une artère (et relève donc de la Ville-centre) servant de voie de circulation aux poids lourds. « L’amélioration des milieux de vie, on ne peut pas le faire partout, à toute vitesse. On le fait le plus vite qu’on peut. Là où on va le plus lentement, c’est sur les artères, car elles sont gérées par la Ville-centre. Cette dernière est très récalcitrante à l’idée qu’une artère puisse être un milieu de vie », a expliqué le maire de l’arrondissement, Luc Ferrandez, lors de la consultation du 20 juin.

Celui-ci a toutefois évoqué la possibilité de revoir la vocation de cette artère, lors de la séance du conseil d’arrondissement du mois de juillet.

« Moi la rue Frontenac, je la trouve inutile. Je ne la comprends pas, car c’est une artère qui se branche sur d’Iberville. Je pense qu’il faudrait étudier la possibilité de déqualifier Frontenac. N’empêche que des camions vont continuer d’y circuler, étant donné qu’on y retrouve des entreprises. Il y a une réflexion à faire », a-t-il conclu.

Pour en savoir plus:

Ru Frontenac: « il n’y a pas grand-chose à faire »

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