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Des poissons abandonnés au parc La Fontaine

Bouchard Catherine - TC Media
Plusieurs poissons d’espèces exotiques, jetés dans l’étang du parc La Fontaine par des propriétaires qui veulent s’en débarrasser, meurent gelés ou mangés par les oiseaux, lorsque les employés municipaux le vident pour l’hiver. Aucune mesure n’est en place à la Ville-centre ou à l’arrondissement pour récupérer ces animaux.

La conseillère d’arrondissement du district De Lorimier responsable du dossier de l’environnement, Marianne Giguère, explique que les propriétaires doivent être conscients que c’est le sort qui attend leur animal de compagnie délaissé.

«Devrions-nous prévoir une campagne de communication pour sensibiliser les gens à la situation? Nous n’y avons pas réfléchi pour le moment, mais si on se fie au fait que bien des promeneurs nourrissent les canards, alors que c’est explicitement défendu, on peut croire que les gens résolus à relâcher un poisson le feraient malgré tout. D’autant plus que nul ne peut ignorer ce qu’il advient des étangs, l’hiver», indique Mme Giguère.

L’élue ajoute cependant que ce phénomène demeure marginal dans le parc La Fontaine, où l’étang est peu profond et se vide très tranquillement. Ainsi, lorsque le niveau de l’eau baisse, la majorité des vertébrés aquatiques sont dévorés par les volatiles. Aucune réflexion n’a été amorcée pour récupérer les poissons jusqu’ici.

La Ville-centre mentionne que le fait de récupérer pose certains problèmes.

«En fait, ces poissons que les gens viennent souvent déposer à la fin de l’été sont souvent des poissons rouges (carassin). C’est une espèce envahissante. Ils ne doivent en aucun cas être remis dans un milieu naturel», explique Renée Pageau, de la division des affaires publiques de la Ville de Montréal.

Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs conseille aux citoyens de se départir de leurs poissons, soit en les donnant à une animalerie, en les vendant ou en les donnant à un site de revente ou encore en les donnant à une école ou un musée.

Si vraiment aucune institution ni animalerie ne peut les récupérer, il conseille de les congeler, puis, de leur couper la tête.

La coordonnatrice du Centre de recherche en éthique de l’Université de Montréal, spécialisée en éthique animale, Valéry Giroux, ne se montre pas surprise par la situation.

«Toute forme d’exploitation inutile des animaux est moralement discutable. À cet égard, si nous acceptons la pêche, que l’arrondissement et la Ville-centre ne récupèrent pas ses poissons est comparable. Il est toutefois certain que l’attitude serait quelque peu différente si on parlait d’animaux mignons, tels des chats ou des chiens, même s’ils sont aussi souvent mis à mort, faute de trouver un foyer.»

Elle souligne que pour certaines mouvances en éthique animale, il faudrait trouver des façons de mises à mort sans douleur ou encore d’aller porter ces animaux dans les refuges.

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