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Le Plateau luttera contre l’inoccupation des locaux commerciaux

Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Le Plateau-Mont-Royal désire imposer des permis d’inoccupation aux propriétaires laissant les locaux commerciaux de rez-de-chaussée délibérément vacants. Ils envisagent également la possibilité de distribuer des amendes pour ceux qui décident de laisser des graffitis sur leur façade.

Projet Montréal désire s’inspirer de ce qui se fait à Chicago sur la question.

«Les locaux vacants devraient désormais posséder un permis d’inoccupation. Au début, la somme serait modique, voire symbolique. Au bout d’un certain délai, déterminé en fonction de la réalité économique du territoire, le montant augmentera graduellement. On veut combattre le phénomène des propriétaires absents et négligents. C’est aussi une façon d’essayer d’entrer en contact avec eux, d’ouvrir la discussion», explique la conseillère responsable du dossier, Christine Gosselin.

Les élus espèrent qu’une première lecture de cette modification au règlement sera faite en conseil d’arrondissement, ce printemps, pour une adoption cette année.

Des amendes contre les graffitis
Boulevard Saint-Laurent, locaux à louerL’arrondissement envisage également de donner des amendes pour les propriétaires qui ne nettoient pas leur édifice lorsqu’il y a des graffitis. Pourtant, les coûts sont relativement modiques pour faire enlever les «tags» avec une entreprise de sous-traitance, lorsqu’on y fait appel à l’année, comme en témoigne Bruce Burnett, propriétaire et gestionnaire d’immeubles du boulevard Saint-Laurent.

«Je paie 125$ par mois, par immeuble, pour avoir un service de nettoyage en 24 heures des graffitis. Ça vaut la peine d’avoir un tel service, parce que ça démontre qu’on prend soin de notre immeuble et ainsi, ça rassure les potentiels locataires», indique-t-il.

Pour lui, les propriétaires désirant louer leurs locaux commerciaux à la valeur d’il y a dix ans, engendrent des problèmes importants. Il est donc en faveur d’un permis d’inoccupation.

«Si tu veux louer à 50$ du pied carré ton espace commercial, par exemple, comme il y a quinze ans, en te disant que de toute façon, ça va remonter, tu empêches la revitalisation de la rue. Loue à 15$ du pied carré et quand le secteur sera redevenu In, tu pourras monter le prix», continue M. Burnett.

Attentes irréalistes
Bouvelard Saint-Laurent, locaux à louerL’homme d’affaires croit que beaucoup de propriétaires ont des attentes irréalistes quant à la valeur de leur immeuble, ce qui freine le changement de garde.

«Les promoteurs immobiliers vendent leur salade en te disant que si tu refais le plâtre, la plomberie, l’électricité et le toit, tu vas pouvoir louer ton local à tel prix. En bref, ils tentent de te vendre l’immeuble au prix qu’il vaudrait, après que tu aies investi des centaines de milliers de dollars en rénovation. Ça n’a aucun sens, ça ne tient pas compte de la réalité du marché», affirme M. Burnett.

Ali Farasat, aussi propriétaire d’une trentaine d’immeubles dans le quartier, dont plusieurs sur Saint-Laurent, est du même avis.

«Pour moi, les permis d’inoccupation sont intéressants, sauf qu’il faut prendre en compte les efforts du propriétaire. Si ça fait plusieurs fois que tu diminues le coût du loyer et que tu ne trouves pas preneur, peut-être que la conjoncture économique est difficile aussi. Je crois qu’un délai de 15 mois, avant les pénalités, serait un bon barème. C’est possible, parfois, que tu mettes un an à trouver un locataire», souligne M. Farasat.

Le résident du quartier se désole de ce qu’est devenue la rue principale.

«Moi, j’ai grandi dans le Plateau. Je ne veux pas que la Main devienne ce qu’elle est actuellement. Les propriétaires qui s’en foutent, ça me mets vraiment en colère. Qu’ils vendent et s’en aillent, qu’on puisse revitaliser notre rue. Il faut toutefois mentionner que ça va beaucoup mieux, qu’il y a trois ans. On observe tranquillement un changement de garde», conclut le propriétaire.

La Société de développement du boulevard Saint-Laurent (SDBSL) appuie l’effort de l’arrondissement.

«C’est un pas dans la bonne direction, mais ça doit s’inscrire dans une vision plus large du développement économique», souligne le directeur général de la Société de développement du boulevard Saint-Laurent (SDBSL), Glenn Castanheira.

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