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Un trou sur Mont-Royal: la station-service Esso sera démolie

Photo: Catherine Bouchard - TC Media

La station-service Esso, située au 962, avenue Mont-Royal et ayant fermé ses portes en novembre 2014, sera démantelée et démolie dans les prochains mois. La décontamination du site, en plein cœur de l’avenue, risque pour sa part d’être longue.

L’arrondissement a accepté, le 24 mars dernier, d’émettre le permis de démolition pour L’Impériale Esso, sous certaines conditions. L’entreprise devra verdir 5% du terrain, pour éviter les îlots de chaleur. Parmi les plantes choisies pour le verdissement, il devra y avoir une variété d’espèces afin de respecter le cycle des quatre saisons, ce qui obligera l’entreprise à avoir des conifères. Les résidants qui souhaitent contester la décision ont 30 jours pour le faire.

«Nous sommes ouverts aux suggestions apportées et nous irons dans le sens de l’administration locale, en installant des pots de fleurs amovibles, avec des chaînes autour de notre lot. La forme exacte qu’ils prendront n’a toutefois pas encore été déterminée», a affirmé Charles Normandeau, représentant pour Esso, avec lequel s’est entretenu Le Plateau, lors du comité de démolition.

Un espace vide
La présidente du Comité consultatif en urbanisme (CCU), Marie Plourde, espère un déroulement rapide de l’ensemble des travaux.

«Il y a des inquiétudes de la part des commerçants, car ce ne sera pas attrayant et ça créera un îlot de chaleur. C’est pourquoi nous demandons du verdissement. Nous ne voulons pas d’une dent creuse trop longtemps sur l’avenue», indique l’élue.

Le voisin immédiat du terrain, L’Intermarché Boyer, ne craint pas outre mesure ces travaux.

«Nous allons nous adapter. Je pense qu’un terrain abandonné est plus néfaste pour la rue que des travaux qui vont finir par déboucher sur un projet. En plus, 60 % de ma clientèle vient après 17h, soit après les travaux», mentionne le propriétaire de l’Intermarché Boyer, Franck Hénot.

La réhabilitation du terrain pourrait être très longue, puisque la station-service est en activité depuis les années 1920 et plusieurs réservoirs sont enfouis sous le terrain.

«Tant que nous n’aurons pas démantelé les installations et pris des échantillons, nous n’aurons pas une idée claire de la contamination, mais elle doit être très importante. Il ne serait pas surprenant que l’ensemble du lot soit contaminé», indique M. Normandeau.

L’entreprise a six mois pour démolir le bâtiment, puis 24 mois pour réhabiliter le site. Les délais pourraient toutefois ne pas être respectés, si on se fie au cas de la station-service, située au 371, avenue des Pins. Celle-ci a fermé ses portes à l’automne 2011. Le permis de démolition a été délivré en juillet 2013 et les travaux de réhabilitation débuteront cet été.

«Dans ce cas-ci, nous avons eu un délai de quelques mois à l’interne. En plus, il faut attendre l’accord de Québec pour le permis de décontamination, ce qui peut aussi prendre quelques mois. Chose certaine, nous voulons que le terrain soit impeccable pour les acheteurs potentiels», précise M. Normandeau.

Des espaces trop petits
Esso aurait fermé les deux stations-service, au profit d’autres points de services plus multifonctionnels.

«Pour être rentables, nous avons besoin d’une grande section dépanneur et alimentation, en plus d’un lave-auto. Les habitudes de consommation ont évolué et les clients veulent désormais avoir des expériences complémentaires au même endroit. Dans le cas des avenues du Mont-Royal et des Pins, les espaces étaient trop petits pour pouvoir offrir tous ces services. Nous avons donc misé sur d’autres stations plus grandes», conclut M. Normandeau.

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