Projet de retrait systématique des graffitis sur Saint-Denis
Des commerçants de la rue Saint-Denis passent à l’offensive contre les graffitis défigurant leur artère. Un projet d’enlèvement systématique des tags débutera par un grand «nettoyage de printemps», dès la semaine prochaine et se poursuivra toute l’année avec le retrait systématique des méfaits.
«Il existe déjà des programmes de retrait, notamment de l’arrondissement, mais ce n’est pas suffisant. Grâce à l’expertise de la Corporation en développement urbain (CDU) Faubourg Saint-Laurent, nous avons pu développer cette initiative de lutte systématique contre ce type de vandalisme. Ils ont des équipes spécialisées qui vont nous aider à nettoyer les surfaces graffitées. Nous estimons qu’actuellement, 2100 m2 de mur sont à nettoyer», explique le directeur général de la Société de développement commercial (SDC) Pignons rue Saint-Denis, Joël Pourbaix.
La portion concernée de l’artère est la même que celle couverte par la SDC, soit des rues Roy à Gilford.
Un projet en trois phases
Le projet se fera en trois phases. La première phase, déjà débutée, consiste à faire l’inventaire des bâtiments touchés, à rencontrer les propriétaires et les commerçants, puis, avec leur accord, à faire un grand nettoyage de tous les graffitis.
«On prévoit que l’enlèvement complet des tags par notre partenaire, le Faubourg Saint-Laurent, prendra un mois. Certains tags sont présents depuis plusieurs mois et il y a souvent plusieurs couches, ce qui est plus difficile à enlever. Nous devrions débuter le retrait, la semaine prochaine», continue M. Pourbaix.
La seconde phase consiste au retrait systématique des graffitis, après le grand nettoyage et à la caractérisation des secteurs problématiques. L’organisme Dîners Saint-Louis, intervenant auprès des jeunes en situation d’itinérance ou à risques, proposera et supervisera deux jeunes, qui nettoieront les graffitis deux jours par semaine. Lorsqu’il n’y aura pas de tags à effacer, ils effectueront un nettoyage de l’artère.
«On veut que ce soit enlevé rapidement pour décourager les vandales. C’est une méthode qui fonctionne très bien, partout où elle a été appliquée. Nous voulons aussi rendre l’équipe permanente pour assurer l’efficacité du projet. Notre entente avec Faubourg Saint-Laurent est valide jusqu’en mai 2016, ça continuera donc après décembre», explique M. Pourbaix.
La dernière phase du projet consiste en des interventions préventives, qui dépendront des budgets restants.
«Il y aura la possibilité d’enduire un produit anti-graffiti sur les endroits les plus problématiques. Nous voulons aussi qu’il y ait des interventions artistiques pour les locaux vacants, mais cela dépendra du bon vouloir des propriétaires. Le but, c’est vraiment de montrer des signes de relance sur Saint-Denis. Toutefois, tout n’est pas sombre. Par exemple, le Vendredi saint, la rue était noire de monde», relate le directeur général de la SDC Pignons rue Saint-Denis.