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La tour de la caserne 26 ne fait pas l’unanimité

Photo: Bouchard, Catherine

Le projet de réhabilitation de la caserne 26, la deuxième plus vieille à Montréal, ne fait pas consensus. Les plans présentés par l’arrondissement, hier soir, ont suscité l’indignation de la Société d’histoire du Plateau-Mont-Royal, en raison de la conception moderne de la nouvelle tour d’angle.

Le bâtiment historique, qui souffre de déficits structuraux, sera partiellement démoli et rebâti dans le cadre d’un projet de réhabilitation.

La Ville de Montréal a octroyé 8,4 M$ pour la réfection de l’édifice datant de 1901. Ce financement est accordé dans le cadre du leg pour le 375e anniversaire de la métropole.

Un design moderne
Le hic, c’est que le concept de tour qui a été privilégié par l’arrondissement a une apparence beaucoup plus moderne, avec des quadrilatères de pierre différentes formes et de différentes teintes de gris, ainsi que des espaces vitrés au haut de la tour.

«Je trouve très bien le fait qu’ils vont réutiliser les pierres pour la façade, mais pour la tour, on rate une occasion de remettre la tourelle. On va dépenser des sommes importantes pour ce projet et je crois que dans certains cas, il y aurait eu moyen de la réparer plutôt que de la refaire à neuf. On aurait ainsi eu les moyens de refaire la tour d’origine», indique Gabriel Deschambault de la Société d’histoire du Plateau-Mont-Royal (SHP).

Rappelons que deux incendies successifs en 1999 avaient malmené le bâtiment situé au coin de l’avenue du Mont-Royal et de la rue Des Érables. Depuis, le 3e étage est complètement abandonné.

La tour d’origine, construite en 1901, possédait une tourelle et faisait office de hall d’entrée pour l’hôtel de ville de la municipalité De Lorimier, à l’époque. L’édifice abritait également le poste de police et la caserne de pompiers.

Elle est alors démolie une première fois en 1931, puis reconstruite sans tourelle. Elle est reconstruite en 1960 pour y aménager un ascenseur.

La tour présentée se veut une réinterprétation contemporaine de celle de 1901. Les urbanistes présents lors de la présentation des plans dans le cadre du comité de démolition du 28 juillet, ont mentionné qu’elle répondait aux besoins fonctionnels en accessibilité universelle.

Manque de consultations
Héritage Montréal déplore de ne pas avoir été consulté dans l’élaboration des plans. «En 2015, est-ce qu’il ne faudrait pas rencontrer les gens du patrimoine avant l’élaboration des plans? Souvent, les assemblées publiques, c’est un peu eux contre nous, parce que les projets sont déjà presque terminés. Il faut plus de discussions en amont.

La preuve, c’est que le type de position qu’a pris la société d’histoire nous a donné Pointe-à-Callières qui nous a donné une merveille architecturale de l’ancien rencontrant le nouveau», explique Dinu Bumbaru d’Héritage Montréal.

La présidente du Comité consultatif en urbanisme et conseillère d’arrondissement du Mile-End, Marie Plourde, déplore qu’aucune intervention n’ait été faite plus tôt pour préserver l’immeuble.

«Plusieurs immeubles ont été laissés à l’abandon par la Ville de Montréal. On déplore cette situation qui nous oblige à faire des travaux plus extensifs que ce qu’on voudrait», indique Mme Plourde.

Le 3e étage sera désormais dédié à la division de la culture et des bibliothèques de l’arrondissement. Un coin communautaire y sera aussi aménagé. Aucun échéancier n’a pour l’instant été présenté.

 

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