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Mobilisation contre la fusion de centres de réadaptation

Photo: Collaboration spéciale

Patients et groupes de défense des personnes à mobilité réduite dénoncent le transfert de plusieurs services du Centre de réadaptation Lucie-Bruneau (CRLB), situé dans Le Plateau-Mont-Royal, vers l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal (IRGLM), à Côte-des-Neiges. Ce dernier serait inadéquat pour la réadaptation psychosociale.

Plusieurs usagers et organismes ont profité d’un point de presse pour sommer Québec d’annuler la fusion des deux centres.

La présidente du comité des usagers du CRLB, Monika Throner, indique avoir fait de nombreuses représentations, en vain, auprès du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal pour tenter de freiner le processus de fusion.

«Aucun employé ni usager n’est d’accord, mais on nous met devant le fait accompli, soutient Mme Throner. On laisse planer l’incertitude autour des programmes qui vont déménager. On sait que l’internat va être transféré, mais on ne sait pas pour les autres.»

Elle craint également d’éventuels effets pervers de la centralisation de deux missions distinctes au sein d’un même établissement, ajoutant que le CRLB est surtout axé sur des soins à plus long terme pour le retour à une vie normale tandis que l’institut de Côtes-des-neiges miserait plutôt sur la réadaptation intensive.

«Pour moi, Lucie-Bruneau, c’est surtout un milieu de vie. Loin d’être un hôpital, c’est un centre pour réapprendre le quotidien, pour se réapproprier tant son corps que son esprit»,- Lucie Larochelle, usagère de longue date du Centre de réadaptation Lucie-Bruneau.

«Il n’est pas nécessaire de fusionner pour harmoniser. Les deux établissements n’ont pas la même mission. L’IRGLM, c’est plus hospitalier, nous [le CRLB], c’est plus psychosocial».

Le déménagement dans l’ouest de Montréal poserait aussi des défis pour les personnes à mobilité réduite.
«Plus de la moitié de nos membres vivent dans l’Est de l’île. Se rendre à Côte-des-Neiges en transport adapté, ça peut prendre facilement deux heures, seulement pour l’aller, puisqu’il y a plusieurs arrêts sur le trajet», indique Alexandra d’Amours d’Ex Aequo, un organisme de défense des droits des personnes avec des déficiences motrices.

Amir Khadir, médecin et député de Mercier, déplore les façons de faire du milieu de la santé, qui iraient à l’encontre de la médecine moderne.

«Il faut rapprocher le diagnostic et le traitement des patients et là, on fait complètement l’inverse, au nom d’une optimisation, technique calquée sur le système privé», assène M. Khadir.

Le CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal se veut pour sa part rassurant. L’organisation de la santé assure qu’il n’y aura aucun transfert de clientèle sans avoir pu garantir que les locaux seront adaptés aux besoins de la mission de réadaptation axée sur l’intégration sociale (RAIS) et que la même qualité de services soit offerte.

«Nous souhaitons réunir les trois centres de réadaptation en déficience physique du CIUSSS sur deux sites pour un meilleur accès aux services», indique la porte-parole du CIUSSS, Monique Guay.

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