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Magasin-Partage, de plus en plus de travailleurs en bénéficient

Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

De plus en plus de Montréalais ont de la difficulté à joindre les deux bouts et doivent faire appel à différents organismes pour tenter de se sortir la tête de l’eau. Le Regroupement des Magasins-Partage de l’île de Montréal (RMPIM) voit grandir les besoins de la population, notamment à l’approche de la période des Fêtes.

«Nous avons des demandes pour ouvrir des Magasins-Partage dans d’autres quartiers montréalais, mais nous manquons de ressources pour le faire. Nous devons faire des choix déchirants, car ils ont tous besoin d’aide», souligne la cofondatrice et directrice générale du RMPIM, Sylvie Rochette.

Du 13 au 21 décembre, 5600 ménages ont bénéficié des services de l’un des 19 Magasins-Partage dispersés dans divers quartiers montréalais, ce qui correspond à 21 000 enfants et adultes. Pendant ces neuf jours, 860 000$ en denrées alimentaires, en produits d’hygiène corporelle et en cadeaux ont été vendus.

Changement de clientèle
La clientèle bénéficiant des services des Magasins-Partage a changé depuis sa création, il y a 17 ans. Les assistés sociaux cèdent de plus en plus leur place aux travailleurs.

«Il y a quelques années, 65% de nos bénéficiaires étaient sur le Programme d’aide sociale. Aujourd’hui, on parle de 50%. On a remarqué une augmentation des ménages servis où les deux parents travaillent, mais qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts à la fin du mois», explique Mme Rochette.

Ainsi, des quartiers reconnus pour être plus aisés ont soudainement des besoins grandissants de services d’aide, tels que le Magasin-Partage.

«Nous avons beaucoup de résidents du Plateau-Mont-Royal qui viennent s’inscrire sur nos listes. Nous devons privilégier les gens de notre territoire, mais il faudrait vraiment ouvrir très bientôt un Magasin-Partage sur le Plateau», note Lisa-Marie Janelle, coordonnatrice du Magasin-Partage Centre-Sud.

«Il y a un Magasin-Partage dans La Petite-Patrie et un dans le centre de Rosemont, mais il en faudrait un troisième à l’extrême est de cet arrondissement pour répondre à la demande», ajoute Emmanuel Leborgne, responsable des relations communautaires au RMPIM.

Problèmes de financement
Le RMPIM a réussi à égaler les dons amassés en 2013, pour la période des Fêtes 2014. Malheureusement, les Magasins-Partage des Fêtes de 2015 s’annoncent moins généreux.

En effet, même si l’organisme n’est pas touché actuellement par les coupes imposées par le gouvernement provincial, ses partenaires et ses donateurs ne peuvent pas en dire autant.

«Les donateurs privés donnent de moins en moins. Les organismes publics, qui sont nos principaux partenaires financiers, pourraient ne plus être là, en 2015. De plus, le coût des aliments doit augmenter de 2 à 5% au cours de la prochaine année», s’inquiète Mme Rochette.

Devant les décisions du gouvernement Couillard, la directrice croit qu’il y aura de plus en plus de gens pauvres dans un futur proche.

«Il faut travailler à trouver des solutions durables pour lutter contre la pauvreté. Actuellement, ce n’est pas ce qui est fait. Les coupes sont un moyen d’investir dans la création de la pauvreté. Les retombées économiques à long terme seront importantes et elles vont alourdir le fardeau de la population», annonce-t-elle.

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