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Le plus haut taux de chômage à Montréal…

Bousquet-Richard Simon - TC Media
Près d’une personne sur sept se cherche un emploi à Montréal-Nord où le taux de chômage est le plus élevé de la région métropolitaine et cette situation ne cesse de se détériorer, si bien que le taux actuel est deux fois plus élevé que la moyenne régionale.

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La Journée de l’emploi de Montréal-Nord a attiré plus de 1200 chômeurs et 23 entreprises du secteur.

Les élus de Montréal-Nord demandent au gouvernement provincial de reconnaître les compétences des immigrants diplômés.

Lors du recensement de 2006 de Statistique Canada, le taux de chômage à Montréal-Nord s’élevait à 12,5 %, un taux supérieur à celui de l’agglomération de Montréal (8,7 %). En 2011, ce taux est grimpé à 14,1 % alors qu’à l’inverse celui de la région métropolitaine est descendu à 7,7 %.

Pourtant, les chômeurs du quartier disposent d’un grand nombre de ressources, dont le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) Bourassa-Sauvé. Environ 65 % des chercheurs d’emploi qui passent par le CJE se trouvent d’ailleurs un emploi. Toutefois, 14 % de ceux qui ne trouvent pas finissent par se décourager et cessent leur recherche, estime le CJE.

Immigration

Les intervenants du milieu s’entendent pour dire qu’une des principales causes de ce phénomène est l’absence de reconnaissance des diplômes des immigrants qui représentent plus de la moitié des familles de l’arrondissement. Plusieurs chômeurs rencontrés à la Journée de l’emploi étaient d’ailleurs de haut diplômés, comme Rehab Tarraf.

« Ça fait cinq ans que je suis au Canada, mais seulement deux que je cherche un emploi, explique l’architecte syrienne. Il a d’abord fallu que j’apprenne le français et maintenant, j’essaie de faire reconnaître ma formation », explique l’architecte syrienne.

En attendant, la dame a suivi des cours d’une matière scolaire qu’elle enseignait dans son pays d’origine. Sans espoir d’obtenir des équivalences, d’autres immigrants choisissent de simplement cacher leurs diplômes, comme Lamia Bouraoui. Cette Algérienne a effacé son postdoctorat en biologie d’une université espagnole de son CV.

« Je cherche n’importe quoi maintenant, explique-t-elle. Certains employeurs ne voudront pas embaucher une postdoctorante parce qu’ils croient qu’on coûte trop cher. »

Pauvreté

Plusieurs autres facteurs expliquent le haut taux de chômage, croit Bouchra Klaoua. La directrice générale du CJE montre du doigt la pauvreté qui touche 40 % de la population, la monoparentalité (de 31 % à 51 % des familles) et le haut taux de décrochage scolaire.

« Le taux de décrochage scolaire d’environ 30 % n’aide pas et nous travaillons beaucoup avec les écoles pour les garder accrochés parce que la plupart des emplois aujourd’hui demandent minimalement une 5e secondaire

« Nous avons beaucoup de jeunes qui lâchent au primaire parce qu’ils vivent de la pauvreté ou des problèmes familiaux. Parfois leurs parents ont deux ou trois emplois pour joindre les deux bouts alors, ils n’ont pas beaucoup de temps à mettre pour assurer le suivi scolaire de leurs enfants », explique Mme Klaoua.

La directrice estime que la forte présence de petites et moyennes entreprises dans l’arrondissement n’aide pas à faire diminuer le taux de chômage. Ces entreprises qui n’emploient souvent que quatre à cinq personnes recrutent souvent à l’intérieur de leurs réseaux de connaissances.

« Il y a aussi le problème du transport. Certaines personnes n’osent pas quitter Montréal-Nord parce que le métro est loin et que ça prend beaucoup de temps pour se rendre au centre-ville par exemple. Nous espérons que les nouvelles infrastructures permettront de régler une partie du problème », conclut-elle.

Taux de chômage

Montréal-Nord (2006) : 12,5 %

Agglomération de Montréal (2006) : 8,7 %

Montréal-Nord (2011) : 14,1 %

Agglomération de Montréal (2011) : 7,7 % (Source: Statistique Canada)

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