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Comparution de Gilles Deguire, accusé officiellement d’agression sexuelle

Photo: Romain Schué/TC Media

C’est par l’entremise de son avocat que l’ex-maire de Montréal-Nord a comparu ce matin au Palais de justice de Montréal. Ancien enquêteur en matière de crimes sexuels, Gilles Deguire fait officiellement face à deux chefs d’accusation pour agression sexuelle et attouchements sur une mineure de moins de 16 ans.

Pour chaque chef d’accusation, M. Deguire risque un emprisonnement maximal de quatorze ans, la peine minimale étant de un an.

L’ancien maire de Montréal-Nord n’était pas présent devant le tribunal. C’est son avocat, Me Alexandre Bergevin, qui le représentait. Ce dernier s’est contenté d’un bref commentaire sur l’état de M. Deguire, muet depuis sa démission.

«Vous pouvez déduire, à la nature des accusations, comment il peut se sentir aujourd’hui», explique Me Alexandre Bergevin, devant une vingtaine de journalistes et photographes présents au Palais de justice.

L’ancien maire devra respecter certaines conditions pour pouvoir demeurer en liberté.

Une ordonnance de non-publication a également été imposée pour protéger l’identité de la victime présumée.

Avocat_couronne

Les faits reprochés se seraient produits entre le 1er décembre 2013 et le 23 octobre 2015, à Montréal et ailleurs au Québec, alors qu’il siégeait en tant que maire d’arrondissement. Un mandat d’arrestation a été émis le 11 janvier et rendu public lundi 18 janvier.

La prochaine audience devrait se dérouler le 23 mars. Encore une fois, l’ancien maire de Montréal-Nord n’aura pas l’obligation de se présenter à la cour.

Dans l’intervalle, «la preuve» des accusations sera communiquée à Me Bergevin, indique la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Louise Blais.

«Pour ce qui est des faits à l’origine des accusations, il n’y aura pas de commentaires», conclut-elle.

Ex-enquêteur au sein de Police-jeunesse
Gilles Deguire fut policier durant trente ans auprès du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), de 1969 à 1999, principalement dans le secteur de Montréal-Nord. Durant cette période, il fut agent sociocommunautaire, mais aussi enquêteur en charge des agressions sexuelles au sein de Police-jeunesse de Montréal-Nord.

Après avoir pris sa retraite du SPVM, il s’est lancé en politique en devenant attaché politique de l’ancienne ministre libérale Line Beauchamp pendant dix ans, de 1999 à 2009.

Élu à la mairie de Montréal-Nord en 2009 sous la bannière d’Union Montréal, parti de l’ancien maire de Montréal Gérald Tremblay, il avait rejoint l’équipe municipale du maire Coderre lors des élections de 2013.

Visé par une enquête criminelle, M. Deguire avait remis sa lettre de démission à Denis Coderre le mercredi 6 janvier.

Des réactions vives
Plusieurs élus ont réagi après la publication de ces chefs d’accusation. Denis Coderre a déclaré ne pas vouloir «contaminer le processus» judiciaire.

«Je ne suis pas étonné, explique le maire de Montréal. La lettre de démission que j’ai reçue contient des éléments d’enquête et de preuves. Elle ne sera pas rendue publique. On va laisser aller les opérations et les tribunaux faire leur travail».

Mairesse par intérim de Montréal-Nord, Chantal Rossi s’est dite «atterrée, bouleversée».

«C’est une énorme déception d’apprendre tout ça. Nous avons connu une première onde de choc avec cette démission, en voici une nouvelle. En tant que maman et grand-maman, ce sont des choses très désagréables à entendre, reprend-elle. Je suis choquée, consternée. Mais la vie continue, il faut regarder vers l’avant. Je vais travailler d’arrache-pied pour veiller au bien-être des citoyens.»

Pour Jean-Marc Gibeau, conseiller de la Ville à Montréal-Nord, «c’est inconcevable». «Je n’ai pas honte de le dire, c’est épouvantable», assure l’élu.

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