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Virage à droite au feu rouge: des maires persistent et signent

Photo: TC Media - Frédéric Lacroix-Couture

Les maires des 15 villes liées à la métropole sont revenus à la charge avec leur demande d’autoriser le virage à droite au feu rouge (VDFR) sur l’île de Montréal, lors de la première audience montréalaise de la consultation publique sur la sécurité routière au Québec, lundi.

Les maires de Ville de Mont-Royal, de Montréal-Est et de Beaconsfield ont tour à tour pris la parole devant le commissaire, François Rémillard, et les deux porte-paroles de la consultation, Alain Gelly et Claudia Di Iorio, à l’hôtel OMNI.

«Nous pensons que le virage à droite à Montréal peut être implanté de manière sécuritaire comme cela a été fait ailleurs au Québec, au Canada et aux États-Unis», a soutenu le maire de Beaconsfield, Georges Bourelle.

Les maires ont globalement réitéré les mêmes arguments que lors de leur première sortie publique en décembre, en rappelant avoir l’appui de la population. Selon un sondage CROP commandé à l’automne, 73% des citoyens sont favorables à une telle mesure.

Les élus ont fait valoir que l’implantation du VDFR permettra d’économiser du temps pour les automobilistes, améliorer la fluidité de la circulation et réduire la pollution.

Ils estiment que l’autorisation pourrait s’appliquer à 60% des intersections sur l’île de Montréal, comme ailleurs dans la province, ce qui représente 1550 des 2587 intersections dotées de feux de circulation.

Dans les secteurs plus densément peuplés, comme au centre-ville, les interdictions pourraient toutefois s’avérer plus nombreuses, suggèrent les élus.

Opposition

De son côté, l’administration Coderre demeure opposée à autoriser le VDFR de même que la Direction régionale de la santé publique de Montréal.

Cette dernière estime que cela augmenterait la dangerosité des intersections. Elle s’appuie sur le nombre de blessés causé par un VDFR entre 2006 et 2009 qui varie de 98 à 113 dont principalement des piétons et des cyclistes.

«D’un point de vue de santé publique, il est impensable de soutenir une mesure qui engendre de l’insécurité routière et des blessures, voire des décès, particulièrement pour les piétons et les cyclistes», peut-on lire dans le mémoire de la direction de la santé publique.

La Ville souhaite le maintien de l’interdiction puisqu’elle est en cohérence avec sa «vision zéro» blessé et décès grave.

Éviter les confusions

Les maires estiment que l’implantation éviterait la confusion chez les touristes et les résidents des couronnes nord et sud où le virage au feu rouge est autorisé.

«Les gens habitués arrivent ici et ne peuvent pas tourner, et les Montréalais qui vont à Laval se font klaxonner parce qu’ils ne tournent pas. On crée de la confusion. Sur le plan de la sécurité, ce n’est pas recommandé d’avoir un système de signalisations routières qui se contredisent», a fait valoir à la sortie de la consultation, le maire de Ville de Mont-Royal, Philippe Roy.

Selon les trois élus, leur idée a fait un bout de chemin depuis leur sortie publique à la fin 2016 alors que des arrondissements ont récemment singifié être en faveur.

«On sent que l’idée évolue et on souhaite que le ministre Lessard soit sensibilisé à ça», indique M. Roy.

D’autres arrondissements pourraient se montrer ouverts au VDFR, informent les politiciens.

La consultation publique sur la sécurité routière se terminera le 3 mars. Un rapport avec des recommandations sera déposé au mois de mai au ministre des Transports afin d’améliorer le bilan routier.

 

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