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Former des amateurs de musique

Jeunesse musicale université de Montréal. Photo: TC Media - Isabelle Bergeron

Pendant que le nombre de cours de musique s’effrite dans les établissements scolaires publics du Québec, une institution d’Outremont voit ses classes déborder d’apprentis instrumentistes. Depuis 25 ans, l’École des jeunes de l’Université de Montréal forme entre autres des choristes, des pianistes, des violonistes, des clarinettistes, des percussionnistes et des guitaristes.

«Notre mission est que les jeunes aient des bases suffisamment grandes pour être autonomes et ensuite continuer à s’amuser en musique de façon amateure», mentionne sa fondatrice et directrice générale, Sophie Lapierre.

Elle a mis sur pied l’École des jeunes à la demande du chef d’orchestre de la Faculté de musique de l’UdeM, Jean-François Rivest, qui voulait que l’université soit dotée d’un programme préparatoire pour les enfants et adolescents comme à l’École de musique de l’Université de Sherbrooke ou la Julliard School de New York

Selon Mme Lapierre, ce volet jeunesse s’avère important pour assurer une relève. «Et encore plus aujourd’hui, parce qu’il y a une baisse de l’offre musicale dans les écoles publiques», note-t-elle.

D’une quinzaine de jeunes en 1993, l’établissement de l’avenue Vincent-d’Indy est actuellement à pleine capacité avec 400 élèves inscrits dans l’un des différents programmes offerts les vendredis et samedis auprès des 3 à 17 ans.

Parmi la quarantaine d’enseignants, certains sont d’anciens élèves de l’école. C’est le cas de Mikhaëlle Salazar qui a commencé des cours de violon à l’âge de 5 ans. Elle estime le cursus complet en raison notamment de la formation auditive, dont l’objectif est de reconnaître les notes et pouvoir les chanter notamment grâce au solfège.

«En comparaison à d’autres collègues ayant étudié ailleurs, j’avais une longueur d’avance. J’étais formée comme une musicienne à part entière et non seulement comme une violoniste», dit-elle.

Musicothérapie

Même si l’école atteint un nombre suffisant d’inscriptions, Mme Lapierre a des idées de développement, comme la création d’un programme en musicothérapie spécifique pour une clientèle aux prises, par exemple, avec un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ou d’autisme, dont certains se retrouvent dans les classes.

«Il y en a qui ont de superbes parcours, mais pour d’autres, c’est plus difficile parce que du moment où on est en groupe, l’enfant se retrouve peut-être dans un contexte qui n’est pas approprié pour lui», expose Mme Lapierre.

L’école sort aussi de ses quartiers depuis un an pour rejoindre des jeunes de quatrième année d’une école publique de Côte-des-Neiges. Par l’entremise de programme Classe enchantée, une trentaine d’écoliers apprennent, à faible coût, à jouer d’instruments moins courants comme la harpe et du basson.

La technologie

Devenir virtuose demande une pratique quotidienne de son instrument, en moyenne une trentaine de minutes, selon la direction. Au fil des ans, l’école a dû revoir ses standards puisque les jeunes sont de plus en plus sollicités par leur cellulaire et les réseaux sociaux.

«Les enfants sont aussi appelés à faire toutes sortes d’activités, ajoute Mme Lapierre.  Je le vois de génération en génération, c’est fascinant tout ce qui leur est offert. Comme enseignant, il faut s’ajuster, on ne peut pas être aussi exigeant qu’il y a 25 ans.»

L’école met tout en œuvre pour favoriser la persévérance chez ses élèves, notamment grâce aux cours de groupe, la mise en place d’activités ludiques, des projets  ainsi que la présentation de concerts.

«C’est assez structuré comme programme. Il y a des défis à chaque niveau et des examens. Cela nous motive et nous oblige à pratiquer», témoigne la violoniste Laurence Laforest, 16 ans, qui terminera son parcours l’an prochain.

À l’occasion de leurs 25 ans, l’École des jeunes tiendra un concert gala le 10 juin à la salle Claude-Champagne.

Pour plus d’infos

ecoledesjeunes.musique.umontreal.ca

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