Soutenez

Fermeture d’Actions Enfance

L'organisme Actions enfance ferme ses portes. Photo: Métro Média - Isabelle Bergeron

Après neuf ans à soutenir la persévérance scolaire, la fondation Actions Enfance cessera ses activités d’ici quelques semaines. Par manque de ressources et d’énergie, les deux cofondateurs, Razek Syriani et Nayla Marie Mazloum, ont décidé de mettre un terme à l’aventure qui aura permis de verser plus de 1,2 M$ à divers organismes de Montréal.

Actions Enfance, basé à Ville Mont-Royal, tient sa dernière vente de vêtements neufs jusqu’au 9 juin au deuxième étage d’un restaurant du chemin Montview. Cet événement semi-annuel représente la principale source de revenus de la fondation.

Plusieurs bénévoles mettent la main à la pâte pour l’organisation de ces campagnes de financement, mais la gestion repose beaucoup sur le couple monterois.

«Les bureaux sont notre maison. Là où l’on trie, c’est notre sous-sol. Nos cellulaires, nos ordinateurs et nos voitures sont les nôtres. On essaie de minimiser les frais de fonctionnement de la fondation. Donc, le gros est sur notre dos», explique Mme Mazloum.

Ils auraient voulu louer un local et embaucher du personnel pour assumer les tâches physiques qui exigent souvent le transport de boîtes et d’énormes supports à vêtements. «On doit se donner sept jours sur sept parce qu’on reçoit 8000 à 10 000 articles par an. Il faut les trier, s’assurer qu’il n’y a aucun défaut et mettre les bons prix», mentionne M. Syriani.

La réflexion sur l’avenir de la fondation s’est amorcée à la fin de l’année 2017. Le manque de moyens financiers et des problèmes de santé ont pesé dans la balance de leur décision.

Devoir accompli  

La disparition d’Actions Enfance laissera un vide pour plusieurs organismes. La fondation a soutenu plus de 150 projets luttant contre le décrochage scolaire. Parmi ceux-ci, il y a Expo-sciences, le centre Oméga pour l’aide aux devoirs et les Scientifines, dont leur mission est de promouvoir les technologies auprès des filles.

Un comité sélectionne les projets en fonction de nombreux critères. Encore cette année, une vingtaine d’initiatives bénéficieront du soutien d’Actions Enfance.

«Pour nous, l’éducation est la clé pour aider des enfants à sortir de la pauvreté. Un enfant qui a un beau sac à dos, de beaux vêtements, des livres, ça ne suffit pas. Il faut lui offrir un encadrement», soutient M. Syriani, aussi investisseur immobilier.

Les deux Monterois laissent tout de même leur bébé avec le sentiment du devoir accompli.

«Quand on va visiter les organismes, on voit l’effet que ça donne chez eux. Selon les témoignages et les mots des jeunes et des intervenants, ils apprécient», expose l’homme d’affaires de 63 ans.

Poursuivre

C’est après des années de bénévolat que Razek Syriani et Nayla Marie Mazloum ont décidé de lancer leur propre organisme.

«On voulait investir nos efforts dans quelque chose que nous pouvions gérer et dont nous étions certains que l’argent irait aux bons endroits», raconte M. Syriani.

En très peu de temps et grâce au bouche-à-oreille, Actions Enfance a reçu des centaines de demandes pour soutenir des projets. En plus de la vente de vêtements sans taxe, la fondation tenait annuellement un brunch et différentes soirées au profit de sa mission.

«C’est énorme ce qu’ils font comme travail. Le dévouement qu’ils ont avec grand cœur, c’est impressionnant», témoigne, peinée de la fermeture, Simone Absi, bénévole depuis les tous débuts d’Actions Enfance.

Malgré qu’ils y mettent un terme, le couple entend poursuivre leur implication sociale auprès d’autres organismes. Ils espèrent toujours aussi qu’une personne pourrait prendre la relève de leur fondation.

Pour plus d’infos

actionsenfance.org

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.