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Un sans faute pour Chantal Contant

Doit-on écrire télé-objectif ou téléobjectif ? apparaître ou apparaitre ? Cacahuète ou cacahouète? Dégoût ou dégout ? Voilà ce que la linguiste Chantal Contant tente de faire découvrir dans son nouvel ouvrage Orthographe recommandée, exercices et mots courants, publié aux éditions De Champlain. Pour les curieux, la seconde option de ces mots est recommandée.

Ce petit livre sympathique, qui fait suite à Orthographe recommandée, la liste simplifiée, propose de façon ludique, accessible et simple, l’apprentissage de la nouvelle orthographe recommandée, en vigueur dans les principaux pays de la francophonie (France, Suisse, Belgique et Québec).

« Cette nouvelle orthographe n’est pas obligatoire, mais préconisée. Que vous écriviez un mot de l’ancienne ou de la nouvelle façon, il n’y a pas faute », souligne Mme Contant. Les ouvrages de référence comme le Petit Larousse illustré 2012 et le Bescherelle ainsi que les logiciels de correction Word et Antidote en sont maintenant dotés.

Plus de cohérence

La langue française, et surtout son orthographe, est des plus complexes et capricieuses. Au fil des siècles, plusieurs modernisations ont fait évoluer la langue. En voici une autre, qui tente de la simplifier et de supprimer certaines incohérences. Le Conseil supérieur de la langue française a mis en place ces nouvelles règles et l’Académie française les approuve.

Près de 2000 mots ont été touchés par cette réforme. Certaines règles, dont celle des soudures et traits d’union, des mots empruntés à d’autres langues, des consonnes simples, des accents circonflexes et graves et des trémas ont été simplifiées.

Par exemple, les accents circonflexes sur le « i » et le « u » ont été retirés, à quelques exceptions près. « Si le mot porte à confusion, on a choisi de garder l’accent. C’est le cas pour sur et sûr », explique Mme Contant. Elle ajoute que les enseignants ont adopté cette orthographe et qu’il est temps que la population générale s’y intéresse.

« En 1740, alors que l’Académie décide d’introduire l’accent grave, l’imprimeur se retrouve à court des petites lettres métalliques représentant cet accent. On choisit donc de mettre un accent aigu à la place sur certains mots dont crémerie. On décide aujourd’hui de rectifier ces erreurs qui ne sont pas justifiables », confie Mme Contant.

Des réticences?

Certains conservateurs désapprouvent cette nouvelle façon d’écrire en prétextant que c’est un nivellement par le bas de la langue. « Ces gens ne savent pas toujours c’est quoi, ce que ça touche et jusqu’où ça va. Ils pensent qu’il faut tout réapprendre. Je crois qu’ils sont seulement inquiets de leur performance à l’écrit. »

« Cette réforme est plutôt un soulagement qui allège les mémoires. Ce sont les exceptions injustifiées et les difficultés inutiles qui ont été révisées et réparées », souligne l’auteure.

Elle mentionne d’ailleurs que lorsqu’elle donne une conférence, les gens qui entrent à reculons ressortent en faveur de la nouvelle orthographe. « Il y a eu plusieurs fausses rumeurs concernant la réforme. Ce n’est pas vrai que « chevals » et « éléfant » sont acceptés », conclut-elle.

Un site web bien orthographié !

En plus des deux livres mentionnés, Chantal Contant est l’auteure du Grand vadémécum de l’orthographe moderne recommandée, utilisé par les enseignants. Son site web, www.nouvelleorthographe.info regorge d’informations sur le sujet.

Les amoureux de la langue sont même invités à s’inscrire sur la liste de courriels pour recevoir des informations supplémentaires.

Le livre Orthographe recommandée, exercices et mots courants est disponible dans les librairies au coût de 8,95$.

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