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Les Sentiers non balisés d’André Thibault

Joanny-Furtin Michel - TC Media
« C’est un roman de pure fiction. Jamais je n’ai autant laissé mon imagination trotter sur les idées », affirme André Thibault en parlant de son dernier roman où il aborde « les vertiges de la popularité et ses dérapages déconcertants ».

Originaire de Roberval et Outremontais d’adoption, André Thibault est Docteur en sociologie et enseigne à l’Université du Québec en Outaouais. Il a publié un essai Ses propres moyens (Nota bene, 2004). Après Schoenberg (Triptyque, 1994), Sentiers non balisés est son second roman.

De la part d’un membre du comité de rédaction de Possibles et de l’équipe de coordination du groupe de Montréal des Amis du Monde diplomatique, on se serait plus attendu à un docte ouvrage sociologique. Pourtant, « écrire est un complément, affirme l’auteur. Le travail de sociologue exige une rigueur d’analyse. Le roman me permet d’écouter mon inconscient ce qui m’émeut, ce qui me fait rire ou pleurer. »

« Lors de mes études universitaires dans les années 60, j’avais le goût de l’écriture et de l’engagement social, raconte André Thibault. Le sens du devoir m’a amené au social plutôt qu’à l’écriture. J’ai donc décidé de tenter l’écriture… même si je fréquente plus de militants que d’écrivains », dit-il amusé.

« Si le verbe de la sociologie, c’est pouvoir, le verbe de la philosophie, c’est devoir », explique l’auteur en parlant de son personnage principal. « Que penser d’un chercheur rangé, projeté par les circonstances dans une carrière politique où l’ivresse de la popularité personnelle et les occasions d’aventures extraconjugales bouleversent la vie familiale et l’équilibre personnel ? », questionne le résumé du livre.

« Tous ses critères basculent pendant que sa famille traverse des crises. Ils doivent emprunter des routes sinueuses comme on en voit sur la couverture du livre. Face à l’ivresse de la popularité, on ne peut jamais resté totalement neutre, ne rêvons pas ! insiste André Thibault. Mais c’est vrai que j’ai une réputation de théologien qui ne croit plus qu’on peut devenir quelqu’un d’autre… », dit-il à la blague.

Le « par défaut » qui nous rend attachant

« Il est très difficile pour un homme politique de protéger sa fragilité, sa dimension d’être humain, cette part de lui-même qui n’est pas 100% sympa, ce qui le rend attachant ». Selon André Thibault, deux politiciens se détachent du lot, comme Amir Khadir et Henri Bourassa, compare-t-il. « De quoi a-t-on peur pour aller plus loin, peur d’être défini par son personnage public? »

« Mais l’auteur d’une fiction est juge et partie face aux personnages qu’il a imaginés. Il ne peut se prononcer et, juge et partie, il convoque le lecteur à un grand jury. Ce dialogue intérieur au livre est une façon pour moi d’humaniser l’écrivain, admet André Thibault. Cette famille en particulier, forme de structure sociale élémentaire, devra emprunter un nouveau chemin alors qu’ils ont peu de repères pour avancer et dans ce sens, le livre offre une fin ouverte. »

Sentiers non balisés Un roman d’André Thibault (2011, 184 p) Lévesque éditeur, collection Réverbération

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