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48 licenciements surprises au Provigo

Photo: Michel Joanny-Furtin / TC Media

Les 48 employés du Provigo Lucerne et leur syndicat ont été mis devant le fait accompli le 5 janvier en apprenant leur licenciement le 31 janvier. Si la démarche est légale, elle s’est faite sans ménagement ni aucune négociation auprès des représentants syndicaux pour préparer cette décision.

«La décision de fermer le Provigo Lucerne ne s’est certainement pas prise entre Noël et le Jour de l’An», avance un représentant des employés. Ils nous ont dit que le magasin resterait ouvert jusqu’à l’ouverture du nouveau Provigo juste à côté. En revenant des fêtes, on a tous reçu en main propre cette lettre annonçant la fermeture du magasin.»

«Ils auraient pu nous rencontrer pour expliquer cette décision», regrette Tony Filato, président du syndicat TUAC Local 500 qui défend les intérêts des travailleurs du secteur Alimentation et Détail non alimentaire.
L’entreprise affirme qu’elle a suivi la procédure de licenciement à la lettre, dans le respect de la convention collective et du code du travail. «La démarche est légale, mais c’est plate de le faire comme ça sans ménagement», commente Tony Filato. «Personne n’a eu son mot à dire; il n’y a pas eu de réunion pour préparer ça», ajoute le délégué syndical.

Trois choix
Les employés ont eu à choisir entre trois options: proposer leur candidature dans d’autres enseignes du groupe Loblaws (Provigo, Maxi, etc.); s’inscrire sur une liste de rappel valide pendant une période de 12 mois; accepter une prime de séparation en renonçant à s’inscrire sur cette liste de rappel.

Sauf que l’ouverture du nouveau Provigo est prévu au printemps 2016, soit dans environ 15 mois. «La période de rappel sera close et ceux qui s’y seront inscrits se retrouveront sans rien, ni prime de séparation», observe Tony Filato. «Avec une semaine de salaire par année d’ancienneté, cet argument en a décidé beaucoup à accepter la prime de séparation qui les ferait renoncer à un rappel éventuel quand le nouveau magasin ouvrira.»

«Pour nous, il s’agit d’une fausse représentation et nous avons fait une mise en demeure dans ce sens, en demandant à Provigo qu’indépendamment de cette quittance de séparation, elle soit considérée comme nulle et non avenue si le nouveau magasin ouvre ses portes à l’intérieur de cette période de 12 mois!»

Le président de TUAC 500 estime que ni First Capital, propriétaire du centre commercial Lucerne, ni Provigo n’ont d’intérêt à faire trainer ce chantier s’il veulent le rentabiliser dès que possible et faire rentrer des loyers et des ventes. «Et au moins, la prime permettra éventuellement à certains d’attendre la réouverture du Provigo. Et des gens qualifiés, qui ont de l’expérience et connaissent leur métier, on en cherche dans l’alimentation et le commerce de détail. Leur employeur aura tout intérêt à les réembaucher. Nous y veillerons…»

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