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Quand politique rime avec numérique

Facebook est l'une des plateformes les plus utilisées par les élus de Montréal. Photo: DepositPhoto

Considérés comme des incontournables, les médias sociaux ne font pas exception dans la vie des politiciens. Des sites tels que Facebook et Twitter deviennent de plus en plus populaires auprès des élus qui savent que pour réussir dans l’ère du 2.0, il faut savoir jouer ses cartes dans le monde virtuel.

Questionnés par l’Avenir de l’Est, les élus de la Pointe-de-l’Île ont accepté de se prêter au jeu et révèlent l’influence que les médias sociaux ont sur leur vie politique actuelle.

«Les médias sociaux sont des outils précieux pour s’exprimer et pour communiquer avec les citoyens, mais il faut savoir bien les utiliser, explique d’entrée de jeu le maire de la Ville de Montréal-Est, Robert Coutu. Il faut comprendre qu’il n’y a pas de différence entre ce que l’on dit sur Facebook et ce que l’on dit dans la vraie vie.»

La prudence est de mise pour les quatre politiciens qui estiment qu’il faut bien réfléchir avant d’exprimer leurs pensées dans le monde virtuel.

«Je suis très, très prudente quand je publie sur les réseaux sociaux, confie la députée péquiste, Nicole Léger. En politique, il y a des sujets qui soulèvent beaucoup les passions, mais il faut toujours bien choisir ses mots car il n’y a pas de contexte quand on n’a que 140 caractères pour s’exprimer.»

Pas un endroit pour débattre
Aucun des élus interviewés ne regrettent d’avoir fait des «gaffes» sur les réseaux sociaux.

«Il faut être cohérent entre ce que l’on dit et ce que l’on écrit. J’évite de créer des polémiques ou des controverses sur les médias sociaux car je n’aime pas émettre mon opinion sur ces plateformes, indique la mairesse de l’arrondissement, Chantal Rouleau. Je les utilise principalement pour tenir informés les citoyens sur ce qui se passe dans leur territoire. Je ne pense pas que cela soit la place pour tenir des débats.»

Même son de cloche du côté des autres élus qui indiquent que lorsqu’ils se font attaquer par des citoyens mécontents ou des adversaires sur les réseaux sociaux, ils les ignorent.

«C’est très rare que cela arrive, mais si quelqu’un est négatif ou agressif envers moi, je l’ignore et tout dépendamment du contexte, il se peut aussi que je l’enlève de mes contacts, signale la députée néo-démocrate, Ève Péclet. Les médias sociaux ont beaucoup apporté en politique et je tiens à ce que ça reste comme ça. Les gens doivent comprendre que ce n’est pas parce qu’on est cachés derrière un écran, qu’on peut se permettre de dire n’importe quoi.»

Pour sa part, le maire Coutu confie qu’il tolère les critiques constructives sur son profil Facebook.

«Si c’est constructif, si ça peut aider la municipalité, pourquoi pas ?, dit-il. Il faut le faire avec beaucoup de respect, mais c’est aussi une façon de donner la parole aux citoyens.»

Politique 2.0
Les politiciens sont tous d’accord pour dire que les médias sociaux, ont changé leur façon de faire de la politique.

«J’aimerais être plus active car je sais que beaucoup de citoyens se sentent moins intimidés de communiquer avec les élus à travers les réseaux sociaux, mais de l’autre côté, ça reste un moyen de communication informel et pas très humain, admet Mme Rouleau. De plus, je dois avouer qu’il m’arrive très souvent d’oublier les mots de passe, alors, quand je veux écrire quelque chose, c’est compliqué, et il se peut tout simplement que je laisse tomber.»

La députée Nicole Léger explique pour sa part, que grâce aux réseaux sociaux, elle a établi des contacts avec des citoyens avec lesquels elle n’aurait pas pu parler autrement.

«C’est grâce à Facebook que j’ai pu apprendre à quel point le projet de loi 20 affecte les pharmaciens de chez nous, dit-elle. Mais je dois aussi admettre que j’ai eu des mauvaises expériences avec les médias sociaux. On a volé à deux reprises mes identifiants de mon compte Twitter, et la personne qui l’a fait, a utilisé des très gros mots pour insulter mes abonnés. Dieu merci les gens l’ont compris, mais les médias en ont profité pour rire de moi, et j’avoue que je ne l’ai pas trouvé drôle.»

Finalement, rappelons que lors d’une séance publique tenue à la Ville de Montréal-Est à l’été 2013, un adversaire du maire, s’est déjà fait expulser après avoir tenu des propos irrévérencieux à l’endroit du magistrat.

«Je ne pense pas qu’il m’aurait appelé clown devant les citoyens, alors je ne comprends pas pourquoi il s’est permis de le faire sur Facebook, dit M. Coutu. Mes souvenirs sont un peu vagues car ça fait déjà un petit moment de cela, mais je voulais que les gens comprennent l’impact que ça peut avoir de dire n’importe quoi sur les médias sociaux.»

 

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